Narcolepsie : un médicament à l'essai
Tous les participants à l'essai sont indemnisés et ont le même profil. Ce sont des hommes jeunes, en parfaite santé qui ont la même résistance à la fatigue. Ils testent une nouvelle molécule pour traiter la narcolepsie, une maladie qui provoque des endormissements involontaires. "Il faut contrôler cet endormissement avec des molécules qui éveillent, et qui donc dans certaines zones du cerveau activent certaines régions qui permettent à la personne de rester éveillée", explique Franck Mouthon, président de Theranexus.
Pendant l'expérience, les volontaires prennent toutes les huit heures une gélule. Pour certains, un placebo sans aucun principe actif. Et pour d'autres, la nouvelle molécule. "Ni le sujet, ni le médecin ne savent quel traitement sera administré, c'est ce qu'on appelle le double aveugle : aveugle pour le médecin et aveugle pour le sujet. Cela permet de garantir la rigueur scientifique de l'étude, on ne peut pas biaiser l'étude en connaissant le traitement, ni influencer le sujet", précise Fabien, médecin chef spécialiste du sommeil à l'Institut de recherche biomédicale des armées.
Tous les sujets sont ensuite soumis aux mêmes tests. En comparant les résultats, les chercheurs évaluent l'efficacité du nouveau traitement. Pendant un de ces tests le patient doit rester éveillé pendant 40 minutes dans le noir. Grâce à des électrodes, le chercheur détecte tout signe d'endormissement. Autre test : le simulateur de conduite. Une route toute droite, un décor monotone… tout est propice à la somnolence. Pendant 45 minutes, chaque sortie de route est comptabilisée.
Pour la sécurité des participants, un médecin est toujours présent pendant l'essai. Le médecin réalise un bilan complet de chaque volontaire et recherche d'éventuels effets secondaires : "Lors de l'essai clinique, c'est la première administration d'un médicament chez l'homme donc on s'assure qu'il n'y a pas d'effets secondaires. Et on regarde notamment s'il y a des réactions cutanées, s'il y a une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, une modification de l'électrocardiogramme…".
Les résultats définitifs seront connus en janvier 2016. Si l'essai est concluant, le fabricant pourra passer à un test à plus grande échelle, mais cette fois-ci sur des patients souffrant de narcolepsie.
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