VIH : renforcer le dépistage auprès des personnes les plus exposées
Selon des estimations officielles, près de 150.000 personnes seraient atteintes en France par le VIH, 30.000 d'entre elles ignorant leur séropositivité. Le nombre de nouveaux diagnostics s'est pour sa part stabilisé à un peu plus de 7.000 par an (dont 40% de diagnostics tardifs).
Pour faire décroître le nombre d'infections, la Haute autorité de santé préconise un dépistage tous les trois mois chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) et dont le risque d'infection est 200 fois plus important que la moyenne de la population.
Un dépistage annuel est par ailleurs recommandé chez les utilisateurs de drogue par injection (qui présentent un risque 20 fois supérieur) et chez les personnes originaires de zones à risque comme l'Afrique subsaharienne (risque 70 fois supérieur chez les femmes et 30 fois supérieur chez les hommes) ou les Caraïbes.
Pour le reste de la population, la HAS propose un dépistage "au moins une fois dans la vie", avec une vigilance particulière dans certaines régions où mes nouvelles infections sont plus nombreuses telles que l'Ile-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et les départements français d'Amérique (Guyane, Guadeloupe, Martinique).
Les hommes représentent trois quarts des personnes qui ignorent leur séropositivité
La "vigilance" doit également, selon la HAS, concerner les hommes. Ceux-ci représentent en effet près des trois-quarts des personnes ignorant leur séropositivité.
Quant aux modalités de dépistage, la Haute autorité reprend l'ensemble des outils existants, incluant les tests sanguins en laboratoire, les tests rapides d'orientation (ou TROD) proposés par des associations à des populations qui échappent au dépistage traditionnel (comme les migrants ou certains HSH) ou encore les autotests de dépistage vendus en pharmacie mais non remboursés par la sécurité sociale.
La HAS revient par ailleurs sur la question du traitement préventif du sida ou "prophylaxie pré-exposition" (PrEP), précisant qu'elle est favorable à son utilisation chez les personnes statistiquement les plus à risque de contamination, dont "les HSH, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres ayant des rapports sexuels à risque, ainsi que les usagers de drogues injectables". Mais elle met également en garde sur le fait que la PrEP, "ne peut pas remplacer le recours au préservatif qui est le seul outil de prévention efficace à la fois sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST/MST)".
Le médicament Truvada utilisé dans la PrEP ne protège en effet pas contre les autres IST comme la syphilis ou l'infection par le gonocoque. Il réduit par ailleurs le risque d'infection par le VIH "mais ne l'élimine pas" complètement (44 à 86% selon les études) et peut entraîner des effets indésirables graves (insuffisance rénales et fragilité osseuse), ajoute la HAS.
avec AFP
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