Santé : des essais cliniques clandestins menés dans une abbaye
Au moins 350 personnes atteintes d'Alzheimer ou de Parkinson ont participé à un essai clinique illégal mené dans une abbaye près de Poitiers (Vienne) par le professeur Henri Joyeux. Celui-ci dément, mais la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, parle d'un scandale et promet des sanctions, vendredi 20 septembre.
Au calme derrière les murs de l'abbaye de Sainte-Croix, à Saint-Benoît (Vienne), une pratique étrange : des activités de recherche médicale à l'insu même, semble-t-il, des occupants des lieux. Certains des 350 patients passaient une nuit à l'abbaye. Au matin, ils subissaient une prise de sang. Un patch contenant deux molécules leur était appliqué dans l'espoir de traiter les maladies de Parkinson, d'Alzheimer ou encore des troubles du sommeil. L'information est parvenue au CHU de Nantes (Loire-Atlantique), qui a alerté l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Passible d'un an de prison et 35 000 euros d'amende
Ces essais cliniques étaient dirigés par les professeurs Jean-Bernard Fourtillan et Henri Joyeux. Tour à tour chirurgien viscéral, nutritionniste et conférencier, Henri Joyeux est bien connu pour son combat antivaccins. Radié de l'Ordre des médecins en 2016, réintégré en 2018, il attend un nouveau jugement de ses pairs. Pour lui, ces expériences réalisées sur des patients volontaires n'avaient rien d'illégal. Les cobayes versaient entre 20 et 1 000 euros au fonds Josefa dirigé par les deux médecins. Les autorités sanitaires ont interdit ces essais illégaux dès vendredi 20 septembre. Mener un essai clinique sans autorisation est passible de 35 000 euros d'amende et d'un an de prison.
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