Pollution : dans les capitales européennes, respirer c'est comme fumer
Vous aviez prévu de prendre un grand bol d'air à Prague à l'occasion d'un week-end prolongé ? Cela coûtera à vos poumons l'équivalent de quatre cigarettes. Trois à Milan. Deux à Amsterdam, Vienne et Paris. Une à Dublin... C'est la conclusion d'une étude publiée par l'ONG européenne Transport&Environment. Les capitales européennes sont si polluées qu'y passer quelques jours serait aussi néfaste pour la santé que de fumer des cigarettes. Le Parisien note ainsi que sur une année, un Parisien " fume" 183 cigarettes, soit 9 paquets, sans même allumer une cigarette.
Photo ©Transport&environment
Le message est efficace, et la méthode de calcul surprenante. Elle consiste à convertir la quantité de particules fines inhalées en nombre de cigarettes fumées. Le ratio a été établi par un institut américain, le Berkeley Earth. Respirer 22 microgrammes/m3 de particules fines aurait, d'après l'institut, le même impact sur les poumons que de fumer une cigarette.
"Quand la pollution de l'air est élevée, il est recommandé d'éviter de manger ou de pratiquer du sport en extérieur", note Jens Müller, coordinateur des dossiers qualité de l'air au sein de l'ONG Transport et Environnement. "Mais passer ses vacances dans une ville consiste essentiellement à marcher et à déjeuner en terrasse. Au regard des impacts de la pollution de l'air sur la santé, c'est comme si on obligeait les touristes à fumer, y compris les enfants".
Vers le boycott des touristes ?
L'étude n'est pas seulement destinée aux visiteurs. Les dirigeants des grandes villes sont tout aussi concernés. La qualité de l'air est la préoccupation principale des citoyens européens, après le changement climatique. Les touristes, de plus en plus sensibles à cette question, pourraient bien à terme, préférer d'autres lieux de villégiature à ces capitales polluées. "L'été, la pire cause de pollution dans les grandes villes, ce sont les voitures (...) Les maires doivent vraiment se mobiliser sur cette question, où les touristes finiront par boycotter leurs villes", insiste Jens Müller.
Quelques jours seulement après le pic de pollution à l'ozone qui a sévi en Île-de-France, dans l'Est, la vallée du Rhône et dans les Alpes, cette étude tombe en tout cas à point nommé.
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