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Manque de médecins traitants pour malades chroniques : les patients concernés "vont être contactés dans les prochains jours", explique la CNAM pour qui ce dossier est une "priorité"

700 000 malades chroniques sans médecin traitant sont contactés à partir de lundi. Ce dispositif, expérimenté dans le Val-de-Marne, est généralisé dans les semaines à venir. Une "priorité" pour la directrice déléguée de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), lundi sur franceinfo.
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"On a aussi l'objectif d'avoir au moins 10 000 médecins ayant un assistant médical d'ici 2025", explique sur franceinfo Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM). (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"L'ensemble des patients chroniques qui n'ont pas de médecins traitants vont être contactés dans les prochains jours", explique lundi 10 avril sur franceinfo Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) alors que 700 000 malades chroniques commencent à partir de lundi à recevoir un mail ou un courrier de l'assurance maladie. Ce dispositif, expérimenté d'abord dans le Val-de-Marne, doit être généralisé dans les semaines qui viennent. Une "priorité" pour l'assurance maladie car si rien est fait, "on sera à 800 000" patients chroniques sans médecin traitant "d'ici la fin de l'année".

franceinfo : C'est donc l'expérience du Val-de-Marne qui est amenée à se généraliser ?

Marguerite Cazeneuve : On commence à la généraliser. L'ensemble des patients chroniques qui n'ont pas de médecins traitants vont donc être contactés dans les prochains jours. On va chercher les patients et on va chercher les médecins et on essaie de trouver des solutions au cas par cas pour l'ensemble de la population d'ici la fin de l'année. L'ensemble des départements seront donc mobilisés. C'est vrai qu'on est à plus de 700 000 patients chroniques aujourd'hui sans médecin traitant. Si on ne fait rien on sera à 800 000 d'ici la fin de l'année donc il est urgent d'inverser la tendance.

Il ne s'agit pas de contraindre les médecins à prendre de nouveaux patients ?

L'action est basée sur le volontariat : le libre choix du patient (il y en a qui refuseront) et le libre choix des médecins (qui ne sont pas obligés de répondre à cet appel) et qui - pour certains - ont déjà des patientèles pleines à craquer. C'est un problème plus structurel qu'on essaie de résoudre : comment est-ce qu'on fait gagner du temps médical (baisser les charges administratives des médecins par exemple) tout en rendant la médecine générale plus attractive pour les jeunes générations ? Pour cela on a aussi l'objectif d'avoir au moins 10 000 médecins ayant un assistant médical d'ici 2025.

Comment on en arrive à ces 700 000 malades sans médecin traitant ?

Quand on regarde le verre à moitié plein, on voit qu'il y a 95 % des malades chroniques qui ont un médecin traitant. Il n'y a donc que 5 % qui n'en ont pas. Mais oui c'est une urgence, dans un contexte où on a de plus en plus de patients qui sont âgés et de moins en moins de médecins. Ça suppose donc une organisation collective et une mobilisation générale.

>> Le vrai du faux. Les médecins perçoivent-ils 36,50 euros par consultation, comme l'assure le ministre de la Santé ?

Pourquoi c'est important ? Pourquoi ces malades doivent absolument trouver un médecin traitant ?

De manière générale, l'objectif est que tous les malades en France puissent avoir un médecin traitant mais effectivement les patients chroniques sont les patients pour lesquels c'est le plus important notamment ceux avec des maladies cardio-vasculaires, les diabétiques, ceux qui ont des affections psychiatriques de longue durée, ou encore les personnes atteintes de cancers. Pour ces patients-là, il faut un suivi continu. Quand ils se retrouvent sans médecin traitant, il y a tout de suite une dégradation de leur prise en charge. C'est donc la raison pour laquelle c'est la priorité aujourd'hui de l'assurance maladie.

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