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Les séjours dans l’espace sont-ils mauvais pour le foie ?

De retour de treize jours et demi en orbite, des souris de laboratoire ont présenté des lésions au foie, selon une étude publiée ce 20 avril dans la revue Plos One. Ces observations suscitent des inquiétudes sur les effets de longs voyages dans l'espace chez les humains.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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En 2011, plusieurs souris de laboratoire ont passé 13 jours et demi à bord de la navette spatiale Atlantis. Une fois de retour sur Terre, les chercheurs ont pu constater que le voyage dans l'espace avait eu des effets sur leur foie, celui-ci présentant une plus grande quantité de graisse qu’initialement, mais aussi moins de rétinol (une des formes de la vitamine A). Selon l’étude, la capacité des souris à digérer les graisses avait également été modifiée. Les souris présentaient des signes de maladies hépatiques et "potentiellement des marqueurs anticipés d'un début de fibrose" – état qui peut évoluer en une cirrhose.

Les études antérieures avaient déjà établi que les voyages dans l'espace tendent à provoquer une perte de masse osseuse et musculaire chez les humains, et sont susceptibles d’affecter leur vision et leur fonctionnement cérébral. L'auteur principal de l’étude, Karen Jonscher, de l'université du Colorado, précise que de nombreux astronautes présentent à leur retour sur Terre des symptômes évocateurs du diabète, qui se résorbent généralement assez rapidement.

Mais les auteurs de cette nouvelle étude soulignent que les lésions hépatiques observées chez les souris d'Atlantis sont équivalentes à celles qui auraient été provoquées par des mois, voire des années, d'un régime alimentaire déséquilibré. "Si une souris montre des signes avant-coureurs de fibrose sans avoir changé de régime alimentaire après 13,5 jours, que se passe-t-il chez les humains ?" s'interroge Karen Jonscher.

Qu’apprendrons-nous des souris arrivées début avril dans la station spatiale internationale ?

La Nasa conduit actuellement une expérience sans précédent avec l'envoi dans la Station spatiale internationale (ISS) de l'astronaute américain Scott Kelly pendant 340 jours, au côté du russe Mikhaïl Kornienko, pour étudier les effets physiologiques et psychologiques de long séjours dans l'espace en vue de préparer une mission vers Mars. Vingt souris faisaient en outre partie du chargement du vaisseau spatial non habité Dragon de la société américaine SpaceX, arrivé le 10 avril à l'ISS.

"Il faudra étudier des souris ayant passé plus longtemps dans l'espace pour pouvoir déterminer si des mécanismes compensatoires entrent en jeu pour potentiellement prévenir des lésions graves", a souligné Karen Jonscher.

Source : Spaceflight Activates Lipotoxic Pathways in Mouse Liver. K.R. Jonscher et al. Plos One, 20 avril 2016. doi:10.1371/journal.pone.0152877

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