Le premier vaccin contre la dengue autorisé au Mexique
"Dans l'histoire de la santé publique c'est un moment très important", et "dans le domaine des vaccins c'est l'innovation de la décennie", a estimé Olivier Charmeil, PDG de Sanofi Pasteur, la division vaccins du géant pharmaceutique Sanofi, dans un entretien à l'AFP.
Sa mise au point a pris 20 ans et coûté 1,5 milliard d'euros d'investissements en recherche-développement et outil industriel.
La dengue était jusqu'à présent un défi pour la recherche pharmaceutique, car étant causée par quatre virus distincts, un vaccin efficace devait nécessairement induire une réponse immunitaire protectrice contre ces quatre sérotypes à la fois.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dengue est la maladie transmise par les moustiques dont l'expansion mondiale est actuellement la plus rapide, avec près de 400 millions de nouvelles infections chaque année. Susceptible d'entraîner une forte fièvre incapacitante, la dengue engendre aussi des douleurs osseuses et articulaires. La forme sévère de la maladie, la dengue hémorragique, tue 22.000 personnes par an, selon l'OMS.
En l'espace de 50 ans, la dengue est devenue endémique dans plus d'une centaine de pays des régions tropicales et subtropicales, à la faveur du développement urbain, de la mobilité des populations et du changement climatique. Environ 4 milliards de personnes y sont potentiellement exposées en Amérique latine et centrale, Afrique et Asie-Pacifique.
D'ici la fin du mois, Sanofi Pasteur aura déposé des demandes d'autorisation du Dengvaxia® dans vingt pays totalisant 2 milliards de personnes, selon M. Charmeil. "Nous attendons d'autres enregistrements en Asie et en Amérique latine dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté.
Un dépôt pour l'Union européenne est prévu début 2016 et pour les Etats-Unis courant 2017, a-t-il précisé.
Le Dengvaxia® protège 66% des individus vaccinés âgés de 9 ans et plus (93% pour la dengue hémorragique), et évite à 80% le risque d'hospitalisation pour la dengue, selon les résultats des études cliniques, qui ont concerné plus de 40.000 personnes dans 15 pays.
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