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Hallucinations, fortes fièvres : "Je ne pensais pas qu'une grippe pouvait anéantir de la sorte"

L'épidémie de grippe cet hiver a été la plus violente depuis 2009, et a notamment touché les personnes vaccinées, comme en témoignent les lecteurs de francetv info.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un malade de la grippe aux urgences d'Argenteuil (Val-d'Oise), le 25 février 2015. (MAXPPP)

Le chiffre est inhabituel : 10 200 décès supplémentaires en France depuis janvier. Si la surmortalité hivernale est un phénomène connu, son ampleur cette année interpelle l'Institut de veille sanitaire (InVS), qui a publié un nouveau bilan, mercredi 11 mars. La principale responsable est la grippe, en particulier chez les plus de 65 ans : "Depuis le début de l'épidémie, la mortalité hivernale, toutes causes confondues, est supérieure de 19%" aux chiffres attendus." 

Au total, le virus a touché 2,8 millions de personnes en France en 2015, et vous êtes nombreux, après notre appel à témoins, à nous avoir raconté comment la grippe vous a pris de cours.

"Deux semaines d'arrêt de travail"

C'est d'abord la durée de la maladie qui vous a surpris, comme Elie, qui a ressenti "une grande fatigue et de la fièvre" pendant cinq jours, ou Nenes, "incapable de se lever de [son] lit" pendant six jours. D'autant plus que la grippe s'est souvent accompagnée d'une fatigue persistante, même une fois les patients guéris. Une anonyme explique qu'elle et son mari ont été "fébriles pendant plus de trois semaines" en raison d'une "grippe carabinée". Lydie et son fils de 5 ans sont "sortis de la fièvre depuis une semaine et demi", mais "nous sommes encore extrêmement fatigués", confie-t-elle.

"Les personnes âgées développent souvent des complications après avoir eu la grippe", nous expliquait, en février, le docteur Daniel Lévy-Bruhl, médecin épidémiologiste à l'InVS, citant en exemple "des surinfections ou des complications respiratoires".

C'est ce que certains des lecteurs de francetv info ont constaté. Sylvain, 58 ans, a attrapé "une gastro-entérite aiguë" due selon lui à ses antibiotiques. Résultat, deux semaines d'arrêt de travail. Jeudi dernier, il n'avait toujours pas repris son activité. Une anonyme dit être passée par "une rhinopharyngite, une très grosse sinusite, puis une bronchite".

Des symptômes "semblables au H1N1"

Selon vos témoignages, les symptômes ont été durables, mais aussi intenses. "Nous n'avons quasiment rien avalé pendant une semaine, et avons perdu beaucoup de poids", raconte Lydie, la mère du petit Iban, 5 ans. Elle avoue "avoir eu peur pour [son] fils", victime d'hallucinations, comme plusieurs autres lecteurs, et a tout fait pour protéger sa fille de 1 an : "J'ai limité au maximum les contacts, elle a passé beaucoup de temps chez ses grands-parents, et je désinfectais la maison tous les jours. (...) Heureusement, elle n'a pas été contaminée."

Beaucoup décrivent aussi une forte fièvre, jusqu'à 40°C. Pire, Nathalie explique qu'elle était victime, tour à tour, d'hypothermie et de fièvre. Les symptômes qu'elle décrit – hypertension, "forts maux de tête, courbatures, impression d'avoir le visage enflé et très gros mal de gorge" – sont, selon elle, "très semblables à ceux de la grippe H1N1", ou grippe A, qu'elle avait contractée en 2010.

"Merci la vaccination..."

"Je ne pensais pas qu'une grippe pouvait anéantir de la sorte" résume une anonyme, qui confie que, "pas branchés médecin", elle et son mari n'ont pas souhaité être vaccinés. Mais peut-être cela n'aurait-il rien changé. Le docteur Lévy-Bruhl, de l'InVS, expliquait que le vaccin mis au point pour cet hiver n'était "pas en adéquation à 100% avec la souche du virus" qui s'est le plus répandu. Résultat : de nombreuses personnes vaccinées contre la grippe sont tout de même tombées malades, à l'image d'au moins la moitié des personnes qui nous ont répondu. "Merci la vaccination", ironise Sylvain.

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