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Grippe : les hôpitaux "sous tension"

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Temps de lecture : 3min
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Face à l'épidémie de grippe et afin d'éviter la saturation des Urgences, 192 établissements sur 850 se sont déclarés "sous tension". Ils peuvent ainsi reporter les opérations non urgentes, rappeler du personnel en repos et surtout libérer de nouveaux lits. Certains hôpitaux, comme à Argenteuil et Beaumont-sur-Oise, ont activé ce dispositif avant même d'attendre les consignes du ministère de la Santé.

Un homme de 94 ans vient d’arriver aux Urgences de l’hôpital d'Argenteuil. Il a de la fièvre et les symptômes de la grippe. Comme le virus peut s'avérer très dangereux pour les personnes âgées, il est tout de suite ausculté par un interne. Yassine Ziani explique : "c’est un patient qu’il faudra hospitaliser car il y a une suspicion de grippe. A cause de son âge, il est à risque de complications". Le patient présente en effet un risque de surinfection pulmonaire avec l’épidémie de grippe. Yassine Ziani, l’interne, demande donc une radio des poumons.

Aux Urgences, les deux tiers des patients sont âgés de plus de 65 ans

Des cas comme ce patient, les médecins en voient beaucoup ces derniers jours. Les deux tiers des patients qui arrivent aux Urgences sont des personnes âgées de plus de 65 ans.

Le Dr Catherine Le Gall, chef des Urgences d’Argenteuil, observe que "les patients atteints de la grippe meurent rarement directement de la grippe. Souvent, ce sont des personnes âgées qui meurent de décompensation, de comorbidité, c’est-à-dire de pathologies associées. Ils sont diabétiques, obèses, souffrent d’insuffisances respiratoires ou rénales. Ce sont ces pathologies d’organes qui décompensent du fait de la grippe. (…) Ces malades ne peuvent pas être gérés en ambulatoire et ils doivent donc être hospitalisés avec de l’oxygène, une hydratation, de la kiné… Il faut libérer des lits sinon on aurait un taux de mortalité encore plus important que celui qu’on risque de constater".

A Argenteuil, après des semaines de fortes tensions, il y a enfin un peu d’accalmie. Depuis six jours, l’hôpital a déclenché le niveau 3 du plan "hôpital en tension". Chaque jour, tous les chefs de service se retrouvent en réunion de crise. Objectif : libérer des lits pour hospitaliser les cas les plus graves.

Une priorité : trouver des lits pour les nouveaux patients

Même obsession aux Urgences de l'hôpital de Beaumont-sur-Oise. Le Dr Pascal Mahé tente de trouver des lits dans les autres services. Au téléphone avec un collègue, il essaie de négocier une place pour sa patiente. Mais cela vire parfois au casse-tête pour l’urgentiste.

Plus que l’afflux de patients aux Urgences, c’est la gestion des lits qui pose problème aujourd’hui. En pratique, il est difficile de déprogrammer rapidement des soins prévus depuis longtemps pour désengorger les Urgences. Selon le Dr Agnès Ricard-Hibon, chef des Urgences (SAMU-SMUR) à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise (95), "nous sommes en crise sanitaire parce qu’on a un nombre important de patients âgés à hospitaliser pour des raisons de détresse respiratoire qui dépasse les capacités habituelles d’hospitalisation."

L’épidémie de grippe devrait encore durer au moins quatre semaines. Alors pour les personnes à risques qui pensent présenter des signes de grippe, il ne faut pas hésiter à appeler le SAMU Centre 15 au lieu de se rendre directement aux Urgences.  

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