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Grippe aviaire : questions sur le virus H7N9

La souche H7N9 du virus de la grippe aviaire a fait une nouvelle victime en Chine, où la maladie a coûté la vie à huit personnes depuis le mois dernier. Le spécialiste santé de France Info, Bruno Rougier, a rencontré le professeur Sylvie Van Der Werf, responsable du Centre National de Référence des virus de la grippe à l'Institut Pasteur. Elle dresse les contours d'un nouveau virus grippal qui inquiète l'Asie et l'OMS.
Article rédigé par Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Reuters)

Les types de
transmission

Sylvie Van Der Werf :
"Ce qu'il y a de particulier pour ces virus H7N9 c'est qu'ils ont d'emblée
les éléments qui leur permettent de s'attacher aux récepteurs qui sont utilisés
préférentiellement par les virus humains
".

"Le problème c'est
qu'on ne sait pas encore précisément chez quelles espèces animales ce virus
circule. Il semble qu'il ait été détecté chez un certain nombre de volailles.
Donc on peut penser que ce virus aviaire circule chez les oiseaux, mais
lesquels précisément et dans quelles proportions on ne le sait pas encore
".

"En revanche du
point de vue de ses caractéristiques, c'est un virus que l'on va classer dans
la catégorie faiblement pathogène. Ce qui veut dire que chez les volailles ce
virus donnera peu ou pas de symptomatologie. Ce qui peut être problématique
pour détecter précisément sa circulation
".

La propagation entre
animaux

Sylvie Van Der Werf :
"On a tout lieu de penser qu'il va se propager comme tous les virus aviaires
principalement par les fientes puisque chez les oiseaux les virus grippaux se multiplient
majoritairement dans le tube digestif et également un peu au niveau
respiratoire
".

Le passage animal-homme

Sylvie Van Der Werf :
"On ne le sait pas précisément mais on peut imaginer que la transmission va
se faire comme dans le cas du virus H5N1 à partir d'aérosols qui proviennent de
poussières de fientes contaminées par du virus ou potentiellement par contact avec
des animaux infectés
".

Les symptômes chez
l'homme

Sylvie Van Der Werf :
"Pour le peu de cas qui ont été identifiés jusqu'à présent, la maladie va
démarrer comme une grippe classique. C'est-à-dire par une toux avec de la
fièvre, donc des symptômes respiratoires mais qui vont dans l'immense majorité
des cas s'aggraver rapidement pour aboutir à une pneumonie sévère avec un syndrome
de détresse respiratoire aigu
".

"On a très peu de
recul aujourd'hui. Dans l'état actuel des investigations menées et des
informations disponibles il ne semble pas qu'il y ait de transmission d'homme à
homme. Sur la base de ces éléments on n'est pas en début de pandémie mais dans
une situation où il y a des cas d'infections ponctuelles chez l'homme à partir
d'un virus qui est dans un réservoir animal
".

L'Asie point de départ

Sylvie Van Der Werf : "L'Asie en
particulier la Chine est un pays qui est densément peuplé où il y a une densité
d'élevages plus ou moins intensifs de volailles, de porcs, des animaux dont on
sait qu'ils peuvent infecter par des virus grippaux
".

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