Abaissement du risque de grippe aviaire : un "soulagement" pour la filière volaille, témoigne Sylvie Colas, de la Confédération paysanne

Selon l'éleveuse de volailles, la campagne de vaccination des canards de l'automne dernier a fait ses preuves.
Article rédigé par franceinfo
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Lancement de la campagne de vaccination des canards pour lutter contre la grippe aviaire, à Auch, dans le Gers, le 2 octobre 2023. (DDM / MAXPPP)

Le niveau de risque pour la grippe aviaire, qualifié de "modéré" depuis mi-mars, a été abaissé à "négligeable" en France, selon un arrêté paru dimanche 28 avril au Journal officiel. "C'est une très bonne nouvelle", réagit sur franceinfo Sylvie Colas, éleveuse de volailles dans le Gers et chargée de la grippe aviaire à la Confédération paysanne.

"C'est un soulagement pour les zones à risque de diffusion ou les zones à risque particulières qui vont être moins contraintes par rapport à un certain nombre d'analyses, de prélèvements et de sortie des animaux", explique-t-elle.

La vaccination des canards, un "bon choix"

Depuis l'automne dernier et pour la première fois, les canards sont vaccinés contre la grippe aviaire en France. "Le choix a été fait de ne vacciner que la filière canard mais, apparemment, ça a été le bon choix puisque ça a protégé l'ensemble des autres productions de poulets, d'œufs, de pintades, puisque toutes les filières étaient souvent touchées", souligne Sylvie Colas.

Elle précise que la baisse des contaminations est aussi due au "travail de prévention, d'information, de formation qui a payé". "Tout le monde a compris qu'il y avait la question de la vaccination, mais qu'il fallait aussi baisser les densités en élevage, faire attention aux modes de transport et travailler sur la question aussi de l'origine des poussins, des canetons, donc d'avoir une parfaite traçabilité sanitaire de l'ensemble de la filière."

Continuer le soutien de l'État

Elle souligne "l'épée de Damoclès" qui se trouve au-dessus de la tête des éleveurs à cause de la grippe aviaire. "Ils veulent retrouver confiance et pouvoir travailler sereinement puisque toutes les 'contraintes' ont été un gros travail de la part de tous les producteurs. Ça a contribué aussi à la colère  des paysans qu'on a vue en début d'année parce qu'il y avait beaucoup de difficultés, beaucoup de frais liés aux analyses, beaucoup de contraintes liées à la vaccination", rappelle-t-elle.

Sylvie Colas demande que le soutien de l'État - 80 millions d'euros pour vacciner tous les canards - se poursuive pour financer la vaccination ou qu'il soit complété par un soutien de "l'ensemble de la filière, tous ceux qui prennent une marge sur nos productions, c'est-à-dire les transformateurs, les abattoirs, mais aussi les distributeurs".

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