Endométriose : une campagne nationale pour briser le tabou
Sept ans… C'est la durée moyenne de retard de diagnostic de l'endométriose en France. Malgré les douleurs intenses qu'elle provoque, cette maladie reste souvent taboue parce qu'elle relève de l'intime, de la sexualité. Pourtant, elle toucherait 10% des femmes.
L'endométriose se caractérise par la présence de tissu utérin en dehors de la cavité utérine. En temps normal, au moment des règles, l'endomètre (la muqueuse utérine), s'épaissit sous l'effet des hormones et disparaît s'il n'y a pas de nidation. Le sang s'évacue alors par voie vaginale. Mais chez les femmes atteintes d'endométriose, ces cellules ne s'éliment pas correctement et certaines se développent hors de l'utérus et provoquent alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, dans les organes colonisés. Cette colonisation a principalement lieu sur les organes génitaux, mais elle peut s'étendre aux appareils urinaire, digestif… et plus rarement aux poumons.
Les lésions de l'endométriose ont la particularité de réagir aux fluctuations hormonales comme l'endomètre, et de déclencher une réaction inflammatoire, source de douleurs notamment au moment des règles. "Environ 80% des femmes atteintes d’endométriose présentent ce type de douleurs. Le second symptôme le plus fréquent est la dyspareunie, c’est-à-dire des douleurs pendant les rapports intimes", explique le Dr Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue à l’hôpital Trousseau (AP-HP). Les patientes peuvent également avoir des douleurs pelviennes chroniques ainsi que des douleurs au moment de la défécation ou de la miction.
La maladie peut aussi être totalement asymptomatique. Dans ce cas, elle est généralement découverte de façon fortuite alors que la patiente consulte en raison d'une difficulté à concevoir un enfant. L'endométriose est en effet une cause majeure d'infertilité, même si l'explication scientifique de ce lien n'est pas totalement élucidée.
Le traitement de première intention consiste à donner un traitement hormonal destiné à provoquer une aménorrhée, réduisant ainsi les douleurs liées à la réponse hormonale des lésions d'endométriose. "Quand les douleurs continuent à exister, il peut y avoir une prise en charge chirurgicale", affirme le Dr Chrysoula Zacharopoulou. Il s'agit alors de retirer les lésions disséminées sur les différents organes de façon la plus exhaustive possible.
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