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Dans un village du Liberia, une famille malade d'Ebola se retrouve emmurée vivante

Les agents sanitaires "ont scellé les portes et fenêtres de la maison sur la femme et sa fille", raconte le chef du village.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des consignes sur le virus Ebola lues dans un village de l'ouest du Liberia, en avril 2014.  (EYEPRESS NEWS / AFP)

L'affaire, particulièrement sordide, illustre la psychose qui saisit les régions du Liberia touchées par le virus Ebola. Dans un village situé à environ 150 km au nord-est de Monrovia, une famille a été emmurée vivante par peur du virus. Selon le patriarche du village, rencontré par l'AFP, la famille Sherrif menait une vie sans histoire jusqu'au 20 juillet, où le virus mortel a été détecté, suscitant la panique parmi les quelque 500 habitants qui ont pris leurs distances avec cette famille et alerté les autorités sanitaires.

Quand l'équipe dépêchée par le ministère de la Santé est enfin arrivée, le père, Abdulah, 51 ans, avait rendu l'âme depuis cinq jours, la mère Seidia Passawee, 43 ans, et la fille Fatu, 12 ans, étaient malades. Seul le fils Barnie, 15 ans a été testé négatif au virus Ebola.

Tous les habitants sont réfugiés dans la forêt

Les agents sanitaires ont récupéré et inhumé le corps d'Abdulah. Puis ils "nous ont demandé de ne pas nous approcher de la femme et de sa fille", explique le chef du village, "ils ont scellé les portes et fenêtres de la maison sur la femme et sa fille". Seidia et Fatu "pleuraient jour et nuit, sans cesse, suppliant la population de leur apporter à manger mais tout le monde avait peur" d'approcher de la maison où elles sont restées "sans nourriture ni eau", raconte-t-il. La mère est morte le 3 août, la fille est alors restée cloîtrée avec le corps de sa mère durant 7 jours. Elle est finalement morte dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 août.

Les habitants qui ont fui ont été rejetés par les populations des bourgades avoisinantes, également en proie à la psychose d'Ebola. Tous sont allés dans la forêt. Quant au frère, Bernie, après avoir été testé négatif à Ebola, on lui a interdit de pénétrer dans sa maison. Mais, rejeté par les habitants, il s'est réfugié dans une maison abandonnée.  

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