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Vidéo Suppressions de postes chez Danone : le PDG assume et "ne connaît ni entreprise ni patron qui ne réagirait pas face à une situation comme celle-ci"

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Article rédigé par franceinfo
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"La protection de la rentabilité du bénéfice est fondamentale pour une entreprise", explique Emmanuel Faber. Connu pour être un patron "social", il promet un accompagnement individualisé de chacun des salariés". 

"J'assume complétement la décision qu'on est en train de prendre", a déclaré mardi 24 novembre sur France Inter, Emmanuel Faber, PDG de Danone, un choix qui est "d'autant plus difficile, compliqué, douloureux d'assumer" qu'il une réputation de patron social. Danone a annoncé la suppression de 2 000 postes dont 400 en France dans le cadre d'un plan d'économies de plus d'un milliard d'euro d'ici 2023, soit le plus grand plan de réduction d'effectifs de l'histoire de Danone.

"Face à une situation comme celle-ci [...] je ne connais ni entreprise ni patron qui ne réagirait pas", a-t-il ajouté."On a annoncé dès l'été dernier qu'on allait se donner jusqu'à la fin de l'année pour examiner ce qui allait durer dans cette crise. Il se trouve qu'on a été très touchés par les confinements mondiaux et la réduction de la mobilité en particulier dans l'eau. On a perdu un milliard d'euros de chiffre d'affaires cette année sur une activité qui en fait cinq. C'est une baisse significative". "Dans l'alimentation infantile aussi puisqu'on se heurte à la baisse des naissances, a poursuivi le PDG. De plus, les devises sont d'une extrême volatilité : deux milliards d'euros effacés cette année en chiffre d'affaires", a-t-il détaillé. "Face à une situation comme celle-ci - face à laquelle il y a des coûts (…) je ne connais ni entreprise ni patron qui ne réagirait pas".

Impératif qu'on retrouve la "compétitivité", la "survie" de l'entreprise est en jeu

"Nous avons donc réagi, entre autres, parce que nous pensons aussi qu'il est urgent de redonner de l'autonomie au local, au plus près du terrain. ", quelle qu'elle soit. La rentabilité c'est le socle des investissements de demain. Si on est durablement décalés en compétitivité par rapport à nos concurrents, ça veut dire qu'un jour ou l'autre ils seront capables de faire beaucoup mieux que nous. C'est donc la survie même de l'entreprise qui est en cause [...] Je ne peux pas attendre que ce soit le cas. Si on veut continuer à investir sur l'environnement, l'agiculture et la santé de nos consommateurs, il est impératif que l'on retrouve cette compétitivité", a expliqué le PDG de Danone.

Comme Emmanuel Faber est plutôt vu comme un patron social qui a notamment renoncé à sa retraite chapeau, qui a transformé Danone en société à mission environnementale, qui a fait plaidoyer pour la justice sociale en 2016, il a expliqué que "c'est d'autant plus difficile, compliqué, douloureux d'assumer" un tel plan d'économies "mais j'assume complétement la décision qu'on est en train de prendre""On a fait le choix de simplifier, de redonner plus d'autonomie au terrain, ça va se traduire par un certain nombre de suppression de postes dans les sièges mondiaux et régionaux de Danone", a détaillé Emmanuel Faber.

"Ce sont surtout des dirigeants, des cadres et des managers - il y a très peu d'employés - qui sont visés par ces suppressions."

Emmanuel Faber

Il a indiqué que Danone allait "mettre en place un accompagnement individualisé de chacun des salariés. On accompagnera chaque personne [...] J'ai dit que nous avions un devoir d'utopie en tant que dirigeant mais on a un droit absolu au pragmatisme et c'est l'équilibre entre les deux qu'il faut trouver", a conclu le PDG de Danone.

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