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Vidéo Soutien aux policiers : polémique sur une étude

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Durée de la vidéo : 3 min
Oeil du 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

“85 % des 48 134 personnes interrogées ont une opinion positive ou très positive de la police nationale et de la gendarmerie », affirmait Christophe Castaner, le 3 juin dernier devant les sénateurs. Que valent les chiffres du ministre ? On a jeté un oeil sur cette étude. 

Christophe Castaner cite une étude réalisée par l’université Savoie Mont Blanc. Première surprise : ce ne sont pas 48 134 personnes qui ont répondu, comme le disait le ministre mais 12 822. Soit 4 fois moins. 

Cette enquête n'est pas représentative 

Deuxième surprise, ces 12 822 personnes ne sont pas un échantillon représentatif de la société. La plupart des répondants habitent en zone pavillonaire ou en centre-ville mais beaucoup moins dans les ZSP (zone de sécurité prioritaire). L’un des responsables de l’étude le précise, cette enquête n’a rien de représentatif “Ce que nous avons fait, ce n’est pas un sondage, c'est une enquête qualité, ce n'est pas représentatif, on veut un maximum de réponses pour trouver les leviers qui amélioreront la qualité de service", affirme Stéphane Daubignard Codirecteur du pôle Enquête - Université Savoie Mont Blanc.

Troisième surprise : selon le directeur de l’étude ce sont les forces de l’ordre, elles-mêmes, qui ont recruté plus de 8 répondants sur 10. 

“Ca induit une distorsion, parce que on va plutôt retrouver des personnes qui sont favorables à la police. Les policiers vont s’adresser aux gens avec qui ils peuvent dialoguer et pas avec ceux avec qui ils ont des relations tendues ou problématiques", alerte Mathieu Zagrodzki, chercheur spécialiste des questions de police (CESDIP). 

Des cadeaux contre un avis sur la police 

Confirmation dans le Pas de Calais où les policiers ont receuilli 281 questionnaires. Avec 88% d’avis positifs. Il faut dire qu’ils ont plutôt évité les usagers mécontents.

“Il n'y a pas besoin d’aller demander à une personne interpellée si elle veut occasionnellement participer à cette enquête, je pense qu’on aurait pas trop de succès. On est plutôt dans un mode de relations conviviales, explique Nicolas Jolibois DIrecteur départemental de la Sécurité Publique du Pas de Calais 

Et même pour trouver ces relations conviviales, ça n’a pas toujours été facile. En Haute Loire, les policiers ont dû proposer un tirage au sort pour gagner des cadeaux en échange d’un avis.

Contacté, le cabinet du ministre indique que l’enquête menée est  sérieuse. Elle est aussi plus optimiste que l’étude de référence de Science Po, qui en mars dernier, montrait que deux tiers des Français avaient confiance en la police. 

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