: Vidéo "On est toujours un peu dans l'appréhension" : les chantiers reprennent avec de nouvelles mesures de sécurité
Un "guide de bonne conduite" a été édité au début du mois d'avril pour permettre la reprise des travaux, comme sur ce chantier dans le Loiret. Les ouvriers peuvent respecter les gestes barrières en sécurité.
Partout en France, les chantiers se sont quasiment tous arrêtés depuis la mise en place du confinement. Dans ce lotissement de 25 pavillons, situé à la périphérie d'Orléans (Loiret), les pelleteuses préparent à nouveau le terrain. Leur livraison a dû être repoussée de deux à trois mois, mais Chintana Bounmee, maître d'oeuvre du projet, est soulagé de revoir les engins en action. "Il y a beaucoup de clients qui nous appellent régulièrement parce qu'ils sont inquiets, parce qu'ils se demandent s'ils vont enfin être livrés de leur terrain", explique-t-elle. "Les clients qui ont réservé depuis x mois attendent pour pouvoir acheter, déposer leur permis de construire et commencer leur chantier de maison."
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Le patron de l'entreprise a fourni à chaque ouvrier des gants, du gel hydroalcoolique et trois masques pour tenir la journée. Dans le bungalow qui sert de cantine, les murs sont recouverts du tout nouveau protocole Covid-19, qui rappelle les consignes. "Nettoyage des mains, du port du masque et distances à respecter", affirme Christophe, le chef de chantier. "Les masques, c'était notre premier souci, obtenir les masques. Ça a été la condition pour reprendre l'activité. Les quinze jours qui ont précédé la remise en route ont servi essentiellement à ça."
"La chaleur, ça va être un gros problème"
Aux commandes de sa pelleteuse à chenilles, Jean-Luc, 58 ans, dont 30 passées dans les travaux publics, étale du remblai. Pour la énième fois, le conducteur d'engins réajuste son masque. "Je pince la partie métallique pour pas que la buée vienne sur mes lunettes", explique-t-il, riant. "La chaleur, ça va être un gros problème, je pense. Au moment de fournir des gros effort, je pense que physiquement, ça sera difficile, ça empêche une bonne ventilation quand même", remarque le conducteur. "On est toujours un peu dans l'appréhension."
Les contacts se font quand même puisqu'il faut bien que l'on se parle, on a le risque.
Jean-Lucà franceinfo
En plus de cette pause forcée, le directeur de l'entreprise de BTP, Jean-Pierre Augis, a dû faire face à des retards de livraison et à l'inflation des matières premières. "Par exemple, je dois recevoir des matériaux pour les prochains jours normalement, qui sont reportés en fonction des transports", explique-t-il. "Il faut savoir que tous nos fournisseurs nous ont fait des hausses de 3 à 4% d'un seul coup sur un mois. Problème d'approvisionnement, problème d'usines fermées, problème de transport... C'est quand même des contraintes assez importantes."
Sur un autre chantier à quelques kilomètres, la situation est plus compliquée. La trentaine de maçons, peintres, électriciens et couvreurs présents sur le site ne sont pas parvenus à s'entendre sur les mesures de sécurité et le chantier a subi un nouveau retard.
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