: Vidéo "On est payés 1,40 euro de l'heure pour sauver des vies" : le malaise de Naiza, étudiante infirmière en première ligne face au coronavirus
Qu'ils soient en stage ou appelés en renfort au sein d'unités Covid, les étudiants en soins infirmiers déplorent la trop faible rémunération qu'ils perçoivent. Parmi eux, Naiza Savignat, 21 ans, très sollicitée depuis le début de cette crise sanitaire.
Au mois d'avril, Naiza Savignat, étudiante en soins infirmiers, n'a pas compté ses heures face à l'épidémie de coronavirus. Appelée en renfort dans divers services de soins d'Ile-de-France, en étant parfois prévenue seulement quelques heures à l'avance, la jeune femme de 21 ans s'est rendue disponible "autant que possible". "J'ai beaucoup travaillé en réanimation Covid, aux urgences et en soins continus du Covid, (...) j'ai fait tous les horaires possibles", raconte-t-elle à Franceinfo.
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Au total, l'étudiante dit avoir travaillé 136 heures au mois d'avril, pour une rémunération avoisinant les 420 euros. Comme de nombreux autres étudiants, Naiza Savignat dénonce ce traitement qu'elle juge loin d'être à la hauteur de sa mission. "S'il n'y avait pas tous les internes en médecine, les élèves infirmiers (...), l'hôpital ne tournerait même pas, déplore-t-elle. On est payés 1,40 euro de l'heure pour sauver des vies, ce n'est pas normal."
Un besoin d'équité
Pour Félix Ledoux, président de la Fédération nationale des étudiant.e.s en soins infirmiers (Fnesi), ce sentiment de malaise est très présent dans sa filière. "On a des étudiants qui trouvent que cette rémunération est misérable, c'est dommage qu'il ait fallu une crise pour que tout le monde s'en rende compte", regrette-t-il.
L'élu étudiant réclame un coup de pouce financier pour les étudiants infirmiers, comme cela a par exemple été promis fin mars par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. "On attend encore le paiement", souffle Félix Ledoux. La Fnesi milite aussi pour une harmonisation nationale des niveaux de rémunération, qui varient pour l'instant selon les régions.
En attendant le versement d'une éventuelle prime, Naiza Savignat assure qu'elle reste entièrement mobilisée face à la crise sanitaire. "Quand je suis de nuit et que j'entends tous les applaudissements, ça fait quand même du bien, sourit-elle. Maintenant, c'est au gouvernement de suivre."
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