: Vidéo "Les soignants sont fatigués, on ne peut pas leur dire de venir plus souvent à l'hôpital, il ne faut pas toucher aux 35 heures", selon le professeur Philippe Juvin
Le temps de travail à l'hôpital public fait partie des sujets de discussions lancées lundi entre le monde de la santé et le gouvernement.
"Les soignants sont fatigués, usés, on ne peut pas leur dire de venir plus souvent à l'hôpital. Il ne faut pas toucher aux 35 heures", a prévenu lundi 25 mai sur franceinfo Philippe Juvin, professeur de médecine, chef du service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris et maire Les Républicains de La Garenne-Colombes.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a promis dimanche que le gouvernement allait "augmenter les rémunérations" à l'hôpital et créer un "cadre beaucoup plus souple" au temps de travail, en réponse à la demande de reconnaissance des personnels. Ces thématiques vont être abordées lors du "Ségur de la santé", du nom de l'avenue où se situe l'une des entrées du ministère de la Santé. Cette grande consultation, promise en pleine crise de coronavirus doit durer sept semaines.
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"On ne va pas terminer cette crise en disant aux soignants qu'il faut travailler plus. Il y a des heures supplémentaires, de tout temps il y en a eu, elles doivent être défiscalisées. Sarkozy l'avait fait, Hollande l'avait supprimé. C'était idiot comme décision. Il faut revenir et défiscaliser massivement les heures supplémentaires à l'hôpital", a expliqué le professeur Juvin.
"Les 35 heures ont désorganisé l'hôpital"
Pour Thomas Mesnier, médecin urgentiste, député La République en marche de la première circonscription de Charente, "il faut poser le sujet sur la table, cela va être au programme du 'Ségur'. Les 35 heures ont profondément désorganisé l'hôpital public quand elles ont été mises en œuvre. Il faut se poser la question du temps de travail." Mais il précise qu'il ne dit pas "qu'il faut supprimer les 35 heures dans l'hôpital public".
Pour le député, "il faut donner de la souplesse, discuter avec les agents, s'assurer qu'elles sont bien de mise dans tous les hôpitaux. Il faut permettre aux soignants qui le souhaitent de travailler davantage en mettant des garde-fous. Les 35 heures ont été un carcan et on le subit".
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