: Vidéo "Les gens mettent leurs projets entre parenthèses, ils ont peur" : le BTP espagnol peine à retrouver une activité normale
En Espagne, si l’activité économique a repris en grande partie dès la mi-avril malgré l’épidémie de coronavirus, le secteur de la construction, mis à l’arrêt quinze jours, ne parvient pas à retrouver un niveau d’activité minimal.
Au pied des échafaudages, des ouvriers raclent l’enduit sur la façade, bien espacés les uns des autres. L’épidémie de coronavirus Covid-19 est passée par là et les règles ont changé en Espagne. "Avant, les ouvriers mangeaient sur les chantiers, explique Tonio Hernandez, l’architecte technique. Maintenant ce n’est plus possible et ils travaillent de 7 heures à 15 heures pour concentrer leur journée." "Pour les rénovations d’immeubles, indique-t-il, les seuls chantiers qui ont repris sont ceux où les ouvriers peuvent travailler sans être en contact avec les occupants."
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Ces contraintes freinent la reprise du secteur de la construction en Espagne, mis à l’arrêt quinze jours à cause du coronavirus et qui peine, malgré la reprise de l’activité économique mi-avril, à retrouver un niveau d’activité minimal. Vladimir Demciuc dirige une entreprise de rénovation en banlieue de Madrid qui compte trente-cinq salariés, dont une bonne partie toujours au chômage partiel. "70% de nos chantiers sont arrêtés, indique-t-il. Et celui-ci, par exemple, il ne sera pas payé avant deux ans et demi. Donc non seulement on n’a plus de revenus, mais à la fin du mois on doit toujours payer nos loyers, les véhicules, le gaz, l’électricité, les impôts, un tas de charges qui ne baissent pas, elles !"
On a essayé de résister, mais on a du se résoudre à emprunter. Et on ne sait pas ce qui se passera demain.
Vladimir Demciuc, entrepreneurà franceinfo
"Les gens mettent leurs projets entre parenthèses, ils ont peur, soupire Vladimir Demciuc. C’est dur, très dur..." Sans compter qu’au quotidien les mesures de protection contre le virus ralentissent tous les procédures. Ainsi, quand Marisu, l’un des salariés, va chercher des matériaux, il doit faire la queue pour entrer, pour passer à la caisse et pour retirer les marchandises.
Un "plan Marshall" réclamé par les entreprises
En Espagne, le BTP emploie près de deux millions de personnes et pèse 10% de l’activité économique. À la tête de la Seopan, l’Association des entreprises du bâtiment, Julian Nunez réclame un plan Marshall pour sauver le secteur, un plan sur le long terme au-delà des mesures d’urgence. "Le seul levier dont disposent les gouvernements, plaide-t-il, c'est d'investir massivement pour encourager les marchés publics. Et je pense que cette option d’une sorte de plan Marshall pour la relance est sur la table, en Espagne, comme dans le reste de l’Europe. Lundi, le gouvernement espagnol a d’ailleurs fait du secteur de la construction l’un des moteurs de la relance économique dans le pays.
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