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Vidéo Coronavirus : à la régulation du Samu, la crainte d'être confronté à des questions éthiques

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Envoyé spécial. Coronavirus : à la régulation du Samu, on craint d'être confronté à des questions éthiques
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Appels en très grand nombre, services hospitaliers saturés... Les régulateurs du Samu et les médecins vers lesquels ils orientent les patients redoutent "le stade suivant" : un scénario épidémique semblable à celui de l'Italie. Ce médecin de Mulhouse qui s'est confié à "Envoyé spécial" craint d'être bientôt contraint de faire des choix.

Ils ont pour mission de répondre aux appels qui arrivent toujours plus nombreux vers le 15. Il y en aura environ 1 600 ce jour-là pour le centre hospitalier de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. C'est trois fois plus que d'ordinaire. Presque tous sont liés à l'épidémie de coronavirus. Pour chacun d'eux, les régulateurs du Samu, leurs assistants et les médecins doivent fournir une réponse claire et adaptée. 

Si la personne se plaint de difficultés respiratoires, le régulateur lui passe un médecin. Il fait basculer son appel dans une autre salle. Pour traiter ces appels, sont mobilisés une vingtaine de médecins, internes et assistants de régulation.

"On a tellement à soigner... qui est-ce qu'on va choisir ?"

Après avoir entendu au téléphone la respiration difficile d'une personne de 91 ans, le Dr Ismaël Hssain décide de lui envoyer une ambulance. Pour cette dame qui était "autonome jusqu'à présent" et dont les difficultés datent de ces trois derniers jours, le médecin confie à "Envoyé spécial" ne pas savoir "si on va faire des grosses manœuvres de réanimation"…

Compte tenu du volume d'appels et de la saturation des services, le Dr Ismaël Hssain craint d'être confronté à des questions éthiques. Dans un scénario épidémique qui ressemble de plus en plus à celui de l'Italie, la quantité de patients est telle qu'il va falloir faire des choix. "C'est le stade suivant", qu'appréhende le Dr Hssain pour les semaines à venir. "C'est le principe des médecines de catastrophe : on ne va pas sauver celui qui est le plus malade, on va sauver celui qui a le plus de chances de rester en vie ultérieurement."

Extrait de "Coronavirus : une ville sous tension", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 19 mars 2020.

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