: Vidéo "C'est sûr qu'on s'est tous transmis le virus" : depuis le premier tour des municipales, cette candidate et assesseure est rongée par la culpabilité

Audrey Huck était candidate à la mairie de son village d'Hilsenheim, dans le Bas-Rhin. Le jour du premier tour des élections municipales, elle était assesseure dans son bureau de vote. Des photos la montrent lors du dépouillement, au soir du 15 mars 2020. Alors que sévit en France l'épidémie de coronavirus, la salle est pleine, et la distanciation sociale n'est pas respectée entre les personnes présentes. Il y a tout de même "une atmosphère étrange", les gens se regardent "comme des suspects", confie-t-elle un mois plus tard à "Envoyé spécial", dans le cadre d'une enquête menée avec le concours de "L'œil du 20H" et du site Franceinfo.

Dès le lendemain du scrutin, elle ressent les premiers symptômes du Covid-19. Dans les jours qui suivent, son mari développe une forme grave de la maladie. Il passera trois semaines en réanimation. La candidate a vu "beaucoup de monde" durant la campagne électorale : elle est persuadée de lui avoir "ramené cette saleté".

"Même nous, on ne serait pas allés voter, si on avait su"

Depuis le 15 mars, Audrey Huck est rongée par la culpabilité. Elle se demande qui elle a pu infecter dans le bureau de vote. "Les gens n'avaient pas conscience. On n'a pas été informés. Je vous assure que, avec du recul, on n'aurait eu personne. Même nous, on ne serait pas allés voter, si on avait su", affirme-t-elle. 

De nombreux habitants du village ont-ils été contaminés à ce moment-là ? "C'est sûr qu'on s'est tous transmis le virus", elle n'a "aucun doute là-dessus". Pour elle, il est évident que "ceux qui étaient sains avant les élections, après, ils étaient porteurs du virus".

Extrait de "Le vote de trop ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 23 avril 2020.

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