: Vidéo Autotests au lycée : "Les élèves et les familles n'adhèrent pas à ce dispositif", regrette le secrétaire national du SNPDEN-UNSA
A peine 10% des lycéens ont utilisé ces autotests depuis qu'ils sont sur le marché a regretté Bruno Bobkiewicz.
Les autotests pour détecter le Covid-19 sont très peu utilisés dans les établissements scolaires. "A peine 5% à 10%" des lycéens les utilisent selon le SNPDEN, le principal syndicat des chefs d'établissement. "Les élèves et les familles n'adhèrent pas à ce dispositif alors qu'on a tenté de le mettre en œuvre", a expliqué jeudi 20 mai sur franceinfo Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Berlioz de Vincennes, secrétaire national du SNPDEN-UNSA.
franceinfo : Comment expliquez-vous cette réticence ?
Bruno Bobkiewicz : On est sur une période où quasiment chaque lycéen a un enjeu important : passage en classe supérieure ou des examens sur cette fin d'année. Les élèves ont envie d'être présents et n'ont pas envie de prendre le risque d'un éventuel résultat positif qui entraînerait une éviction. Le deuxième motif c'est certainement la logique collective. C'est-à-dire qu'à partir du moment où je suis positif j'entraîne avec moi l'intégralité de ma classe. Ensuite on est sur une période où objectivement le virus recule et à chaque fois que les chiffres baissent on observe qu'il y a moins d'envie de se faire tester.
Quelle est la situation dans votre établissement ?
On a lancé la campagne lundi pour les secondes. Sur 400 élèves potentiels, 52 se sont préinscrits et 10 autotests ont été réalisés réellement. C'est une difficulté majeure, les élèves et les familles n'adhèrent pas à ce dispositif alors qu'on a tenté de le mettre en œuvre. On avait signalé que cela posait des problèmes logistiques, mais là ce qui coince c'est l'adhésion des élèves et des familles.
Souhaiteriez-vous qu'ils soient pratiqués à la maison plutôt qu'au lycée ?
Oui, c'est ce qu'on dit depuis le début. On avait pointé du doigt la difficulté technique que cela générait, on n'est pas des professionnels du test. On est en capacité de faire de la prévention, de les distribuer le vendredi soir pour que potentiellement l'élève se teste le week-end. Ce n'est pas le choix qui a été fait mais on espère que la bascule va se faire rapidement, mais pour ça il faudrait changer le packaging parce que ce sont des boîtes de 25 qu'on ne peut pas séparer.
Les enseignants s'autotestent-ils plus que les élèves ?
Cela marche un peu plus, mais pas de façon aussi spectaculaire qu'on aurait pu l'imaginer. On est plutôt sur une logique d'un personnel sur deux qui est venu chercher sa boîte. On a de plus en plus d'enseignants qui sont vaccinés et qui de ce fait se sentent protégés. On a aussi une réticence quant à la fiabilité de ces autotests, puisqu'à chaque fois qu'on est testé positif il faut aller passer un PCR.
Le gouvernement va lancer une campagne sur les réseaux sociaux pour tenter de convaincre les lycées de se faire dépister. Est-ce une bonne idée ?
Il faut d'une façon ou d'une autre insister sur la communication et l'intérêt de l'opération. On ne peut que soutenir l'idée que plus on teste plus, plus on s'autoteste, plus on limite la propagation du virus.
Va-t-on atteindre les 60 millions de tests avant fin juin, début juillet ?
Non. On est à quelques encablures de la fin d'année. Un lycéen devrait être libéré aux alentours du 11 juin, donc on est très proche de la fin et donc on ne va pas atteindre ce taux.
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