Vente de masques chirurgicaux : l'Ordre des pharmaciens réclame "un état des lieux" et leur gratuité pour les personnes fragiles
Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, estime qu'un "inventaire" des masques chirurgicaux et une évaluation des besoins des professionnels de santé doivent être réalisés pour voir "ce qu'il reste à mettre dans les grandes surfaces".
"Les personnes fragiles devraient avoir des masques chirurgicaux gratuitement, sur prescription", suggère Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, samedi 2 mai sur franceinfo, alors qu'ils seront vendus à partir du 4 mai dans les pharmacies, mais aussi la grande distribution. Carine Wolf-Thal se dit "triste et affligée" : "Nous sommes toujours en manque de masques [chirurgicaux] pour nous-mêmes, pour les soignants mais surtout pour les patients", regrette-t-elle.
La pharmacienne dénonce une situation "un peu bizarre" : "Un patient qui est diagnostiqué Covid, il sort de chez le médecin, il vient à la pharmacie avec une prescription, je ne peux pas lui donner le masque (…) parce qu'on nous a demandé de les réserver aux soignants ", déplore-t-elle.
"L'incompréhension" des pharmaciens
Le gouvernement a décidé de plafonner le prix de vente des masques chirurgicaux à usage unique à 95 centimes l'unité. Un prix jugé "exorbitant" par l'association 60 millions de consommateurs. "J'imagine que c'est le prix du marché mondial, malheureusement. Il était nécessaire d'encadrer le prix", estime Carine Wolf-Thal.
Bien sûr il faut qu'il faut qu'il y ait des millions de masques disponibles en grande distribution, mais j'ai toujours entendu que les chirurgicaux devaient être réservés aux soignants.
Carine Wolf-Thalà franceinfo
Carine Wolf-Thal, fait part de "l'incompréhension" des pharmaciens. "L'Etat nous a demandé depuis le début de bien contingenter ces masques, un par un, pour bien les réserver aux professionnels de santé, rappelle-t-elle. Le message a été reçu et scrupuleusement respecté." Elle demande "un état des lieux" sur les masques chirurgicaux. "Faisons un inventaire, estimons quels sont les besoins des professionnels de santé, et voyons ce qu'il reste à mettre dans les grandes surfaces."
"Les stocks restent insuffisants"
"Les stocks que nous avons dans la pharmacie ce sont des stocks de l'État (…) pour les professionnels de santé, mais ils restent insuffisants", alerte Carine Wolf-Thal, qui s'inquiète aussi pour les soignants à qui elle fournit des masques. "Je me demande si les professionnels de santé sont assez couverts", s'interroge-t-elle. La dotation est de 18 masques chirurgicaux ou FFP2 par semaine et par professionnel. "Tout à l'heure, je vais devoir compter 18 masques pour mon infirmière d'à côté, 18 masques pour mon médecin, je n'en ai toujours pas à donner à plein de professionnels qui tapent à notre porte... Les médecins spécialistes vont reprendre le travail la semaine prochaine, ils ont besoin de refaire leur stock aussi."
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