Variant indien : "Prêter main-forte à l'Inde a une pertinence morale, mais aussi sanitaire", juge une spécialiste des relations internationales
Le variant indien a été "répertorié dans une vingtaine de pays à travers le monde", rappelle Anne Sénéquier. L'Union européenne a annoncé ce dimanche qu'elle allait fournir une "assistance" à l'Inde, qui manque de matériel et notamment d'oxygène.
Il est "fort probable" que le variant dit indien arrive "d'une manière ou d'une autre en France", estime Anne Sénéquier, médecin et co-directrice de l’Observatoire de la Santé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), invitée sur franceinfo ce dimanche 25 avril. "Il a déjà été répertorié dans une vingtaine de pays à travers le monde. On sait que si le flux de population au niveau international est moindre que celui avant la pandémie, où il y avait 11 millions de personnes dans les aéroports chaque jour, on est quand même encore avec un flux de population très important."
Selon elle, le taux de contamination affolant de l'Inde, qui compte 300 000 nouveaux cas chaque jour, est fort probablement dû à "une transmissibilité plus importante" qui "génère ce genre de crise". Le fait d'aller prêter main forte à l'Inde a donc "une pertinence éthique, morale et humaine, mais aussi sanitaire, puisque si on arrive à diminuer la circulation du virus, on diminue le risque d'émergence d'un autre variant".
"Il y a un réel risque d'échappement immunitaire" du variant indien
"Tant qu'on laisse circuler le virus, le risque d'émergence d'un nouveau variant augmente toujours", prévient-elle. Or, si aujourd'hui, tous les variants "restent assez similaires dans leur présentation", "il ne faut pas oublier qu'une mutation ne nous met pas à l'abri de voir un variant qui pourrait par exemple toucher les enfants principalement." L'Union européenne a annoncé ce dimanche qu'elle allait fournir une "assistance" à l'Inde, en activant son Mécanisme européen de protection civile. Les hôpitaux sont notamment confrontés à une grave pénurie d'oxygène
Quant à la réaction de ce variant aux vaccins, "ce sont des choses que l'on n'a pas encore identifié complètement pour l'instant", affirme Anne Sénéquier. "Il y a deux mutations qui sont sur la protéine Spike, sur laquelle on va jouer en termes de vaccination, mais il y a un risque réel d'échappement immunitaire. Donc, c'est quelque chose qui est en cours d'analyse."
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