Vaccination contre le Covid-19 : "Nos dotations de doses ne suivent pas l'élargissement de l'éligibilité", pointe une responsable de centre
"Tout se passe sur rendez-vous, on n'a plus de places cette semaine depuis un certain temps déjà", a expliqué Tiphaine Heurtault, la responsable du centre de vaccination de Mayenne.
"Tous les rendez-vous sont pourvus déjà depuis très longtemps", a expliqué lundi 10 mai sur franceinfo le docteur Tiphaine Heurtault, responsable du centre de vaccination de Mayenne. Toutes les personnes de plus de 50 ans peuvent désormais se faire vacciner contre le Covid-19 depuis lundi. Le gouvernement espère atteindre 20 millions de primo-vaccinés d'ici samedi.
>> DIRECT. Covid-19 : la vaccination ouverte à tous les Français de 50 ans et plus
franceinfo : L'accélération de la campagne de vaccination représente-t-elle une difficulté ?
Tiphaine Heurtault : L'accélération est difficile, dans le sens où les critères d'éligibilité s'élargissent énormément et que finalement, nos dotations de doses ne suivent pas cet élargissement de l'éligibilité. Techniquement, tout se passe sur rendez-vous, les rendez-vous sont pourvus déjà depuis très longtemps. Nous, en ce qui concerne cette semaine, on n'a plus de places depuis un certain temps déjà. Donc finalement, la question ne se pose pas. Sur le centre de Mayenne, on peut vacciner 300 personnes à peu près chaque jour, mais on n'atteint pas ce taux de 300 personnes toute la semaine. Par exemple, la semaine prochaine, on a trois jours d'ouverture.
Cette semaine, vous n'ouvrez également que trois jours, le gouvernement a pourtant demandé d'ouvrir les jours fériés...
On nous a demandé effectivement une ouverture en urgence pour le pont de l'Ascension, demande à laquelle on n'a pas répondu, simplement parce que les professionnels sont déjà extrêmement sollicités depuis le mois de janvier et qu'on en a encore pour plusieurs mois. Les réponses dans l'urgence pour afficher des vaccinations sur un pont de l'Ascension, ça ne paraît pas forcément très rationnel en terme de gestion, alors que la semaine d'après on est ouvert que trois jours.
C'est-à-dire que vous rassemblez les rendez-vous sur trois journées, parce que vous n'avez pas assez de doses pour les autres jours ?
Tout à fait.
En dehors de ce problème de doses, comment vous organisez-vous pour accueillir le public de moins de 50 ans ? Avez-vous le temps de vérifier l'état de santé de chacun ?
C'est toute la difficulté. Pour les 18-49 ans, en théorie on est éligible à partir du moment où on a un facteur de risque de faire une forme grave de Covid-19. La difficulté en centre de vaccination, si on n'a pas de certificat d'un médecin traitant, c'est de poser les questions, d'interroger. Cela se fait en fait sur la bonne foi des personnes qui se présentent. C'est vrai qu'il faut permettre un maximum l'accès à la vaccination pour le plus grand nombre de personnes, évidemment.
Mais il faut quand même prioriser les plus fragiles. On a encore plus de 25% des plus de 70 ans par exemple sur nos territoires qui ne sont pas vaccinés.
Chez nous, la perte des doses n'est pas quelque chose qui se fait. On a des dotations qui sont très serrées et on a des listes complémentaires. Si des fois en fin de journée, parce qu'il y a eu quelqu'un qui ne s'est pas présenté, quelqu'un qui a de la fièvre et qui n'a pas pu se présenter à son rendez-vous, on fait appel directement à nos listes de patients éligibles fragiles.
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