Vaccination contre le Covid-19 : à quoi va ressembler la campagne lancée dans les collèges et les lycées ?
A partir de la rentrée scolaire, chaque établissement est tenu de proposer aux adolescents non vaccinés un dispositif d'injections sur place ou dans un centre voisin.
"Il faut continuer à vous faire vacciner." A l'occasion de la rentrée scolaire, Emmanuel Macron a souligné, jeudi 2 septembre, à Marseille, que "trois adolescents sur cinq sont allés vers la vaccination" contre le Covid-19 depuis l'ouverture de la campagne aux 12-17 ans, mi-juin. Pour accroître cette "marée montante" chez les adolescents et dépasser le taux actuel de couverture de 64%, l'exécutif veut désormais confier aux collèges et aux lycées le pilotage de campagnes de vaccination, entre ou en dehors de leurs murs.
"Il y aura une proposition de vaccin dans chaque collège et chaque lycée de France tout au long des semaines qui viennent", a assuré le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, en déplacement dans la Marne, mercredi. Voici les étapes de cette campagne en milieu scolaire.
Une phase de recueil du consentement
Avant de vacciner, encore faut-il recenser les volontaires. "Vous aurez, au cours des premiers jours, de l'information qui sera donnée aux parents, au travers des chefs d'établissements et des professeurs", a fait savoir, fin juillet, Jean-Michel Blanquer. Certains collèges ou lycées ont déjà adressé des mails aux familles pour leur expliquer l'opération et tenter d'estimer le nombre d'adolescents à vacciner. D'autres distribueront de la documentation dans les prochains jours.
Cette première étape doit permettre de recueillir les formulaires qui seront nécessaires le jour J, comme le questionnaire pré-vaccinal sur l'état de santé, qui ne sera consulté que par le personnel médical. Pour les jeunes de 12 à 15 ans, "une autorisation parentale devra être remplie et signée par l'un des deux parents", ajoute le ministère de l'Education nationale. En revanche, ce document (PDF) "n'est pas nécessaire" à partir de 16 ans.
Combien d'élèves y prendront part ? Les familles ont quelques jours pour se prononcer. "Si les parents ne renvoient pas les autorisations, on n'ira pas plus loin", assure Gilles Cornillet, proviseur d'un lycée à Brest (Finistère), à France 3 Bretagne. Dans la Sarthe, les autorisations doivent être retournées avant mardi, selon France Bleu Maine.
En Côte-d'Or, le délai a été fixé à huit jours. "Compte tenu de ces démarches, les premières vaccinations ne pourront sans doute se faire, dans le meilleur des cas, avant 10 à 15 jours après la rentrée", estiment les services académiques du département, cités par Infos Dijon. Certaines injections ont toutefois eu lieu dès le jeudi de la rentrée, notamment dans le Limousin et la Somme, auprès d'élèves de 16 ans et plus n'ayant pas besoin d'attendre un feu vert parental. A Paris, le coup d'envoi sera donné le 9 septembre. En Haute-Savoie, il faudra attendre la semaine du 13 septembre.
Des vaccinations au sein des établissements
Une fois les documents remplis et la carte Vitale en poche, certains collégiens (de plus de 12 ans) et lycéens pourront se faire vacciner dans leur établissement. C'est déjà le cas depuis le 26 août à La Réunion, où un premier centre éphémère de vaccination avait ouvert au lycée Leconte-de-Lisle. "Se faire vacciner au lycée, c'est moins de stress, s'y réjouissait une élève. Il y a moins de complication, on n'est pas obligé de prendre un rendez-vous."
La vaccination est assurée "par des équipes dédiées intervenant habituellement dans les centres de vaccination", selon le ministère. Cette répartition d'équipes concerne surtout des établissements de grande taille et ceux éloignés des centres de vaccination. En Normandie, la barre a été fixée à plus de 500 élèves ou plus de 20 minutes de route, selon France Bleu. Dans ce cas, les interventions se feront sur un jour ou deux, par exemple dans le gymnase.
Lorsqu'un centre de vaccination sera installé dans un collège ou un lycée, des établissements voisins pourront en profiter. "Je vais procéder à la vaccination des élèves de mon établissement et je vais accueillir les élèves d'un établissement privé sous contrat voisin", détaille Didier Georges, proviseur d'un lycée à Paris et membre du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN), sur franceinfo.
Des centres en dehors des établissements
Bien souvent, la vaccination des adolescents prendra des airs de sortie scolaire. Dans la majorité des établissements de l'Ain, les élèves volontaires seront conduits, sur le temps scolaire, dans les centres de vaccination voisins, où des créneaux groupés leur seront réservés, rapporte France 3 Auvergne Rhône-Alpes. "Dans 60% des cas, les injections seront effectuées en dehors de l'établissement", confirme France 3 Nouvelle-Aquitaine pour son territoire.
Ces sorties pourront être encadrées par les enseignants ou se faire "librement pour les plus de 16 ans", selon la préfecture de Haute-Savoie. Face aux coûts que représentent ces opérations, notamment en matière de transports, des demandes de soutien financier seront déposées auprès de Matignon le 13 septembre. "On met en œuvre les dispositifs sans avoir les réponses budgétaires, parce qu'il en va de la sécurité sanitaire de nos enfants", explique Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, à la tête de Régions de France. "Mais là aussi, nous sommes en attente de réponses sonnantes et trébuchantes."
Une campagne étalée sur plusieurs semaines
L'exécutif se donne deux mois pour boucler cette opération en milieu scolaire. Dimanche, sur France 3, Jean-Michel Blanquer a annoncé que les élèves de plus de 11 ans et les professionnels qui les encadrent pourront en bénéficier "jusqu'aux vacances de la Toussaint", qui débuteront le 23 octobre dans toutes les académies de l'Hexagone et de Corse.
Dans la Somme, les premières doses sont prévues du 2 au 24 septembre, les deuxièmes doses à compter du 30 septembre, afin de bénéficier d'un schéma vaccinal complet lors des congés d'automne. En Normandie, le calendrier s'annonce moins serré. Les deuxièmes injections s'y poursuivront après les vacances, jusqu'à la fin novembre, selon France Bleu.
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