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Vaccin contre le Covid-19 : le dilemme des familles qui doivent décider à la place d'un proche

Pour les pensionnaires des Ehpad qui ne sont pas en capacité de prendre la décision parce qu'ils sont atteints, par exemple, de troubles cognitifs, c'est à la famille ou au tuteur légal de le faire.

Article rédigé par franceinfo
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Daniel, 80 ans, reçoit une des premières doses de vaccin contre de Covid-19 Pfizer-BioNTech administrées en France, dans un Ehpad de Dijon, dimanche 27 décembre 2020. (PHILIPPE DESMAZES / POOL)

Après Dijon et Sevran dimanche 27 décembre, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en France se poursuit cette semaine dans 23 autres établissements pour personnes âgées en région parisienne et autour de Lyon, Lille et Tours. Les personnes vaccinées auront préalablement donné leur consentement car ce vaccin n'est pas obligatoire. Mais pour les pensionnaires qui ne sont pas en capacité de prendre la décision parce qu'ils sont par exemple atteints de troubles cognitifs, c'est à la famille ou au tuteur légal de le faire.

>> "Il faut absolument faire confiance à ce vaccin", défend le Pr Jouanny, parmi les premiers vaccinés à Dijon

Paul vient voir sa femme le plus souvent possible dans son Ehpad, en Bretagne. Elle souffre d'Alzheimer, c'est donc à lui de prendre la décision de la faire vacciner ou non. Et il a fait son choix. "Je dis oui pour le vaccin puisqu'on nous dit qu'il est valable. Si on peut se débarrasser de cette façon-là du virus, ce serait bien."

On se fait vacciner contre la grippe depuis au moins 35 ans, ce qui fait que pour le vaccin contre le coronavirus, on est pour, ça je vous l'assure.

Paul, époux d'une malade d'Alzheimer

à franceinfo

Chantal doit elle aussi choisir pour son mari, résident en Ehpad depuis un an et demi : "En fait, il ne sait pas trop. Il sait que c'est un virus mais après, pour la vaccination... C'est moi qui prendrai la décision." Mais elle est indécise : "Je ne suis pas décidée à le faire vacciner tant que je n'ai pas un peu de recul sur ce vaccin. Ce vaccin, il a été trop vite là, trop vite mis sur le marché, et on n'a pas de recul, c'est ça qui m'inquiète, les effets secondaires qu'il peut y avoir."

J'attends de voir. Peut-être que dans un mois, si les premières vaccinations se passent bien, je dirais OK. Et peut-être que moi-même, je me ferai vacciner. Mais là, je crains un peu.

Chantal, épouse d'un résident en Ehpad

à franceinfo

Faire ce choix à la place de son conjoint est une décision difficile à prendre, une situation insoluble pour Chantal. "C'est très dur parce que d'un côté, on se dit : si je ne le fais pas vacciner, qu'il attrape la Covid et qu'il meurt, je serai en tort. Mais si je le fais faire et qu'autre chose se greffe sur ce qu'il a, je me dirai : si je ne l'avais pas fait vacciner, ça ne serait pas arrivé. La décision est très difficile à prendre, ça fait plusieurs jours que j'y réfléchis".

Pour les personnes fragiles sans tuteur ou sans famille, ce sera à l'équipe soignante de prendre la décision.

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