Trafic d'attestations vaccinales : "On mélange le droit, la morale et la politique", dénonce l'avocate d'un suspect placé en détention provisoire
Marie Violleau, avocate d'un homme de 25 ans mis en examen et placé en détention provisoire dans le cadre d'une enquête sur un trafic d'attestations vaccinales, a estimé mardi sur franceinfo que "les magistrats sont malheureusement tombés dans l'émotion."
Elle est extrêmement remontée contre les décisions prises par la justice à l'encontre de son client. Marie Violleau, avocate d'un homme de 25 ans mis en examen dans le cadre d'un trafic d'attestations vaccinales, a jugé mardi 20 juillet sur franceinfo qu'"on mélange un peu tout". Cet homme est mis en examen, avec une pharmacienne du centre de vaccination de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), pour "détention de faux documents administratifs", "participation à une association de malfaiteurs" et "blanchiment en bande organisée".
Après leur mise en examen, les deux suspects ont tous les deux été placés en détention provisoire. C'est ce qui irrite l'avocate. "Les magistrats sont malheureusement tombés dans l'émotion", a-t-elle déclaré, alors qu'elle a fait appel mardi du placement en détention provisoire.
"L'émotion et l'actualité n'ont jamais été des critères de placement en détention provisoire."
Marie Violleau, avocateà franceinfo
"Quand il s'agit de trafic de stupéfiants et qu'on a des individus avec des casiers judiciaires vierges et des garanties de représentation aussi solides, la question de la détention provisoire ne se pose même pas. Là il est parti en détention avec un mandat de dépot de quatre mois !" Pour elle, cette décision de justice est révélatrice d'un état d'esprit inhérent à la crise sanitaire. "On mélange le droit, la morale et peut-être même la politique... Il faut quand même raison garder !"
Son client a été arrêté vendredi soir lors d'un contrôle de police à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Il avait sur lui 46 attestations vaccinales et une importante somme d'argent. Avec la pharmacienne également mise en examen et placée en détention provisoire, ils sont soupçonnés d'avoir écoulé des attestations à 250 euros l'unité permettant d'obtenir un pass sanitaire. Aucun des deux n'était connu de la justice.
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