Reportage Covid-19 : avant la nouvelle campagne de vaccination, les pharmaciens observent "un ras-le-bol général"
"Comme je suis bien portante, pour l'instant, je ne pense pas me faire vacciner s'il n'y a pas le côté obligation", "Ça ne m'inquiète plus, je pense qu'il y a moins de risques de forme grave". Pour ces passants rencontrés à Lyon, la vaccination contre le Covid semble appartenir au passé. "Il y a un ras-le-bol général, confie un pharmacien. Les jeunes s'en foutent !"
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Pourtant, dans les rues, les masques ont fait leur retour sur les visages des passants, avec une recrudescence des cas. S'il n'existe plus de centralisation du nombre de cas au niveau national depuis le début de l'été, SOS Médecins observe une augmentation de 12 % des visites médicales à domicile liées au Covid du 18 au 24 septembre, par rapport à la semaine précédente. La campagne automnale de vaccination a donc été avancée, pour démarrer lundi 2 octobre, au lieu du 17 octobre, soit deux semaines avant la date prévue.
"Une banalisation de la maladie"
"On refait un peu des tests depuis début septembre parce qu'il y a plus de cas, pointe un pharmacien lyonnais. Les gens n'ont pas de masque et les gestes barrières, ils les ont un peu oubliés. Ils viennent se tester juste pour savoir et protéger un peu l'entourage s'ils ont des parents âgés, s'ils côtoient des personnes à risque. C'est plutôt une banalisation de la maladie qui fait moins peur."
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Si la livraison des nouveaux vaccins incite à s'inscrire, il s'agit principalement de personnes âgées ou immunodéprimées. "On a une recrudescence de demandes, une liste d'attente qui s'allonge, de gens qui attendent de se faire vacciner, éventuellement avec la grippe. Ce sont des populations à risque, confirme une pharmacienne, dans une autre officine lyonnaise.
"Les jeunes se font moins vacciner qu'avant, ils préfèrent l'immunité naturelle en général. Ils considèrent qu'ils ont été assez vaccinés. Il n'y a pas d'inquiétude particulière, les gens commencent à s'habituer au Covid."
Une pharmacienne lyonnaiseà franceinfo
Un délai de six mois depuis votre dernière injection
Les personnes concernées en priorité par cette campagne automnale de vaccination sont "les plus fragiles", selon le ministère de la Santé, soit les plus de 65 ans et celles qui sont atteintes de comorbidités, ayant un risque plus élevé de forme grave de la maladie, ainsi que les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les personnes qui résident en Ehpad et en unités de soins de longue durée.
Celles et ceux qui vivent dans l'entourage ou en contacts réguliers avec des personnes vulnérables sont fortement incités à recevoir une nouvelle injection. Mais il est possible de se faire vacciner, même si l'on ne fait pas partie des publics ciblés en priorité. Un délai de six mois doit s'être écoulé depuis votre dernière injection d'un vaccin anti-Covid, rappelle la Direction générale de la santé.
Il est possible de se faire vacciner chez votre médecin traitant, en pharmacie, auprès d'un infirmier, d'une sage-femme ou d'un chirurgien-dentiste. Pour les résidents en Ehpad et unités de soins de longue durée, la vaccination est organisée par votre établissement de soins.
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