Réouverture des frontières américaines : "Il était plus que temps", selon le député Roland Lescure qui évoque "un geste d'apaisement"
Le "travel ban", l'interdiction pour les Européens de se rendre aux Etats-Unis, prendra fin en novembre prochain.
"Il était plus que temps", a réagi mardi 21 septembre sur franceinfo Roland Lescure, député des Françaises et des Français d'Amérique du Nord et porte-parole de La République en marche (LREM) concernant la décision des États-Unis de rouvrir leurs frontières aux voyageurs européens et britanniques vaccinés. "Il est indéniable que c'est un geste d'apaisement vis-à-vis de la communauté internationale avec un biais pro-européen", a-t-il poursuivi en référence à la crise des sous-marins qui oppose Paris et Washington. Toutefois, Roland Lescure "ne pense pas que cela suffise à faire oublier le camouflet lié à l'annulation du contrat avec les Australiens".
franceinfo : Vous réjouissez-vous de cette annonce ?
Roland Lescure : Il était plus que temps. Cela fait 18 mois et une semaine jour pour jour que Donald Trump a fermé les frontières avec l'espace Schengen et très rapidement, avec l'Union européenne. L'UE et la France sont d'ailleurs plus vaccinées que les États-Unis. On était donc rendu à une décision presque politique et il était temps que cette décision soit prise pour que les Français, les Françaises et les Européens, puissent aller aux États-Unis, mais aussi pour que les dizaines de milliers de Français qui résident aux États-Unis puissent aller en France sans craindre de ne pas être acceptés à leur retour.
Combien sont ces Français qui vivent aux États-Unis ? Comment ont-ils vécu cette fermeture des frontières ?
Environ 300 000 Français et Françaises vivent aux États-Unis. Aujourd'hui, si vous voulez entrer en France et retourner aux États-Unis, il faut être soit Américain, avoir la double citoyenneté, soit avoir la carte verte de résident permanent. Des personnes avaient par exemple des parents extrêmement malades en Europe et n'ont pas pu rentrer. Certains ont perdu des proches sans pouvoir rentrer pour les obsèques. Des familles ont été séparées, des couples binationaux ont été séparés, qui ne sont pas forcément mariés dont l'un ou l'autre n'avait pas forcément la citoyenneté américaine. Il y a eu des détresses extrêmement fortes et un impact économique fort parce qu'on a aujourd'hui des entrepreneurs qui n'ont pas pu retourner aux États-Unis, pour qui c'était frontières fermées et bien fermées.
Faut-il voir dans la fin du "travel ban", la levée de l'interdiction de se rendre en Amérique pour les Européens, une conséquence de la crise des sous-marins entre la France d'un côté, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni de l'autre ?
Il est indéniable que c'est un geste d'apaisement vis-à-vis de la communauté internationale avec un biais pro-européen. Aujourd'hui, la frontière terrestre entre les États-Unis et le Canada est toujours fermée. On s'attendait pourtant à ce que cette restriction soit levée avant le fameux travel ban et cela n'a pas été le cas. Donc, oui, c'est un geste indéniable. Mais je ne pense pas que cela suffise à faire oublier le camouflet lié à l'annulation du contrat avec les Australiens.
Les États-Unis décident de rouvrir leurs frontières aux voyageurs européens et britanniques vaccinés, est-ce que ce sera aussi le cas de ceux vaccinés avec AstraZeneca ?
Je n'imagine pas le contraire. Les Anglais sont essentiellement vaccinés avec AstraZeneca, je n'imagine pas que les États-Unis lèvent le "travel ban" en provenance du Royaume-Uni et que la réalité fasse que tous les Anglais soient interdits d'entrée. A mon avis, ce sera plus compliqué avec le Sinopharm, le Spoutnik V qui ne sont pas encore reconnus par l'OMS.
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