"On a essayé cinq soirs de suite" : chaque jour, les "chasseurs de vaccins" patientent devant les centres pour tenter de recevoir une injection
Ils n'arrivent pas à décrocher de rendez-vous et tiennent à recevoir le vaccin contre le Covid-19. Chaque soir, certains Français attendent la fermeture des centres de vaccination pour tenter de profiter des éventuelles doses non-utilisées.
Alors que la vaccination contre le Covid-19 s'ouvre "officiellement" à tous les 55 ans et plus sans conditions lundi 12 avril, certains Français n'hésitent pas, chaque soir, à patienter devant les centres pour tenter d'obtenir des doses, même s'ils ne sont pas éligibles. "Pour l'instant ça ne marche pas pour moi", se désole l'une d'entre eux devant la mairie du 15e arrondissement de Paris.
Après avoir distribué plusieurs centaines de doses de vaccin dans la journée, le centre de vaccination doit fermer ses portes. Pendant que le personnel range les chaises, certains habitants des environs patientent et croisent les doigts. Tous les soirs, la même scène se répète : "Ils viennent pratiquement tous les jours à partir de 16h", explique l'agent de sécurité, un brin désarmé, "ils demandent s'il reste des doses".
"J'espère qu'il n'y a pas de doses qui se perdent"
"On ne cherche pas à être vaccinés avant les autres", se défend un homme de 49 ans, préférant évoquer un potentiel gâchis de doses. "J'ai su que des gens avaient fait la queue et avaient réussi à être vaccinés, donc ma femme et moi on essaye de récupérer une dose en fin de journée comme ça, en faisant le tour d'un ou deux centres de vaccination", poursuit-il, "on a essayé cinq soirs de suite et ça n'a pas marché".
Le même argument revient cette fois dans les propos de Catherine, 51 ans, déjà venue la semaine dernière. "J'ai fait une pneumonie cet hiver, on m'a dit 'on vous met sur liste d'attente' donc j'espère qu'il n'y a pas de doses qui se perdent, c'est surtout ça."
"Un site nous prévient quand une dose est libre"
À la sortie du centre, Rabia a elle aussi a été inscrite sur liste d'attente. "Ils m'ont dit qu'ils m'appelleraient dès qu'il y a un désistement, parce que j'habite à côté." Son époux William, 62 ans, a lui déjà reçu une première dose la semaine dernière, sans passer par la voie officielle : "On est inscrits sur Covidliste, un site qui nous prévient quand il y a une dose de libre. Je reçois le message qui me dit 'vous avez cinq minutes pour réagir'. Je me suis pointé au Stade de France, un Pfizer et puis terminé."
A deux pas de lui, les chasseurs de vaccins du jour eux sont un peu déçus, mais ils ne s'avouent pas vaincus : "On a de l'espoir, on va attendre".
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