Cet article date de plus de trois ans.

Les soignants partagés à l'heure de se faire vacciner contre le Covid-19

La campagne de vaccination contre le coronavirus devrait commencer dimanche en France, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, après les feux verts de l'Agence européenne des médicaments et de la Commission européenne.

Article rédigé par Lauriane Delanoë, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une soignante se fait vacciner contre le Covid-19 aux États-Unis le 21 décembre 2020 (POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Les premières doses doivent être administrées aux personnes âgées en maison de retraite, ainsi qu'au au personnel de ces établissements, sur la base du volontariat, car le vaccin contre le coronavirus n'est pas obligatoire. Mais les soignants des Ehpad joints par franceinfo ne sont pas tous pressés de se faire vacciner.

"Enfin un vaccin !", lance le docteur Marcellin Meunier. Gériatre dans plusieurs établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Vendée, lui se fera vacciner dès qu'il le pourra, affirme-t-il : "Je vais le faire par acte citoyen parce que oui, être un maillon de moins dans la chaîne je pense que c'est très important. Si en vaccinant les gens on retrouve une vie normale pour nos anciens en Ehpad ce serait très positif. On a enfin une arme qui va nous permettre d'être efficaces."

Quand même, avec nos 60 000 morts en France, comparés à quelques réactions allergiques, il faut faire la part des choses.

Dr Marcellin Meunier, gériatre

à franceinfo

Mais tous les soignants ne sont pas aussi convaincus, à l'image de Cinthya Mouyombo, aide-soignante d'un Ehpad de Sarcelles : "Je n'ai pas confiance du tout. Un vaccin fabriqué en quelques mois, on ne sait pas quels seront ses effets secondaires", s'inquiète-t-elle. Un scepticisme partagé par Martine Brinis-Gallène, aide-soignante de nuit dans un Ehpad à Vitry-sur-Seine : "Je sais que maintenant il doit y avoir des technologies qui vont plus vite que quand on a inventé le vaccin contre la tuberculose. Mais quand même, quand je discute avec mes collègues c'est ça qui revient, "ils sont allés drôlement vite" me disent-ils."

On nous a aussi tellement raconté de "carabistouilles" au début de l'épidémie, que c'était une grosse grippe, que ce n'était rien. On n'a plus confiance.

Martine Brinis-Gallène, aide-soignante

à franceinfo

Cette déléguée CGT esquive la question du vaccin pour l'instant. Elle a eu le Covid-19 en mars dernier et reste immunisée selon elle : "J'ai encore plein d'anticorps, donc non je ne me fais pas vacciner. Si j'ai plus d'anticorps, la question se poserait pour moi. Alors après c'est un dilemme. Ce qui m'embêterait beaucoup c'est de refiler le Covid à des résidents qui sont très fragiles, à 98 ans ou même 100 ans comme on en a une. Là ça me fait vraiment me poser la question", reconnaît-elle. Martine Brinis-Gallène doit prendre sa retraite dans un an. En attendant, elle va observer la campagne de vaccination, analyser l'évolution de l'épidémie, et ainsi affiner sa décision.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.