Le vaccin de Sanofi et GSK pas prêt avant fin 2021 : "La réponse immunitaire qu'ils attendaient est inférieure à ce qu'ils espéraient", explique l'infectiologue Odile Launay
Odile Launay, infectiologue, coordinatrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur, membre du comité vaccin Covid-19, est l'invitée du Grand entretien de France Inter.
Les laboratoires français Sanofi et britannique GSK prennent du retard dans la course au vaccin anti-coronavirus Covid-19. Sanofi et GSK ont annoncé vendredi 11 décembre que leur vaccin ne serait prêt que fin 2021. Après des résultats moins bons qu'attendus dans les premiers essais cliniques. "La réponse immunitaire qu'ils attendaient est inférieure à ce qu'ils espéraient", explique l'infectiologue Odile Launay vendredi sur France Inter.
"L'approche qui est développée par Sanofi Pasteur en lien avec GSK, c'est une approche plus classique qui utilise une protéine recombinante, c'est ce qu'on fait pour l'hépatite B par exemple, détaille l'infectiologue. Cette protéine recombinante est administrée avec un adjuvant, donc une substance qui permet d'améliorer la réponse immunitaire, qui est ici l'adjuvant de GSK."
Cette technique est différente de la technologie utilisée par Pfizer et BioNTech, dont le vaccin à base d'ARN messager a commencé à être administré cette semaine.
Pr Odile Launayà France Inter
Concernant le vaccin développé par Sanofi et GSK, le Pr Launay précise que les laboratoires ont annoncé "que la réponse immunitaire qu'ils obtiennent est inférieure à ce qu'ils espéraient, en particulier dans les populations âgées". "Donc, poursuit la coordinatrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur, cela demande de revoir la formulation de leurs antigènes, d'essayer de comprendre pourquoi ça marche moins bien chez les gens âgés, puisque ce sont ces personnes là qu'on veut vacciner en priorité. Cela explique qu'ils ont du retard."
"Je pense que pour les gens qui attendaient l'arrivée de ce vaccin-là, c'est un élément peut-être supplémentaire pour leur dire de se faire vacciner avec ces vaccins ARN messager qui, certes, sont plus novateurs, mais qui ont démontré une efficacité, vraiment exceptionnelle." L'infectiologue tient à rassurer sur les vaccins ARN messager dont la technologie est utilisée depuis "dix ans par Moderna" et dont les mutations observées du virus "ne remettent pas en cause les stratégies de vaccination". Pour autant, Odile Launay précise qu'il "parait difficile de pouvoir éliminer ce virus, qui va probablament devenir un virus saisonnier qui continuera à circuler."
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