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Obligation vaccinale : "Toute décision qui fait qu'il y a moins de soignants à l'hôpital est une très mauvaise décision", selon le médecin créateur du collectif Santé en danger

L'anesthésiste-réanimateur apprécierait qu'un "sursis supplémentaire" soit laissé aux soignants non vaccinés alors que l'obligation vaccinale pour les personnels médicaux est entrée en vigueur ce mercredi.

Article rédigé par franceinfo
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Des infirmiers et des pompiers participent à une manifestation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale qui concerne leurs professions, le 11 septembre 2021, à Paris. (PIERRE LARRIEU / HANS LUCAS / AFP)

"Toute décision qui fait qu'il y a moins de soignants à l'hôpital est une très mauvaise décision", a affirmé mercredi sur franceinfo le docteur Arnaud Chiche, anesthésiste réanimateur à Hénin-Beaumont, créateur en juillet 2020 du collectif Santé en danger, alors que l'obligation vaccinale pour les personnels soignants est entrée en vigueur ce mercredi.

"L'obligation vaccinale ne se discute pas quand on est soignant en 2021", tient d'abord à marteler le médecin. Mais parmi les réfractaires à la vaccination, il note "des gens opposés par dogmatisme" qui sont "difficiles à récupérer". Et puis il y a ceux "qui ont peur, très peur" malgré les explications. Pour eux, "les décisions prises sont assez violentes et brutales", juge Arnaud Chiche. "Cela m'attriste." Face à eux, le gouvernement devrait "faire preuve d'un peu d'humilité". Il prône une "main tendue qui permettrait à ces soignants de s'informer plus, de partir en formation, pour les délivrer du piège dans lequel ils se sont mis".

"Les autres obligations vaccinales sont plus anciennes, plus inscrites dans nos habitudes."

Arnaud Chiche

à franceinfo

Selon Arnaud Chiche, "le fait d'avoir limité l'obligation vaccinale aux soignants a cristallisé les choses. S'il y avait eu une obligation généralisée, peut-être que les choses auraient été différentes". Mais aujourd'hui, "le traitement est un peu abrupt" pour des soignants qui ont travaillé "parfois en étant malade du Covid et parfois en manquant de matériel de protection". Pour eux, "on aurait pu trouver une solution intermédiaire".

"Les hôpitaux vont mal et il n'y a pas assez de soignants", rappelle le créateur du collectif Santé en danger. "Le ministère de la Santé serait très inspiré d'accorder un sursis supplémentaire" aux soignants qui ne sont pas encore vaccinés, "ne serait-ce que pour être certain que pour ceux qui sont sincèrement effrayés, on va pouvoir essayer de les récupérer", ajoute Arnaud Chiche.

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