Espacer les doses du vaccin "pourrait permettre de vacciner 700 000 personnes de plus dans un délai très court", affirme un membre de la Haute Autorité de Santé
Étendre le délai à six semaines, comme le recommande la HAS, ne remet pas en cause l'efficacité du vaccin contre le Covid-19, selon Daniel Floret. "Au moment d'administrer la deuxième dose, l'efficacité est de quasiment 90 %", défend-il.
Jusqu'à présent, les deux injections du vaccin anti Covid-19 étaient espacées de trois à quatre semaines en France. Il faudrait étendre ce délai à six semaines, selon la Haute Autorité de santé. Invité de franceinfo samedi 23 janvier, le pédiatre et vice-président de la commission technique des vaccinations à HAS, Daniel Floret, explique que cela permettrait de faire vacciner "700 000 personnes supplémentaires dans un délai très court et parmi cette population qui peut développer des formes graves et aller en réanimation".
Daniel Floret s'inquiète d'une "situation qui risque de devenir dramatique dans quelques semaines, avec l'installation des nouveaux variants, notamment le variant anglais."
"Il y a une espèce de course contre la montre, et l'une des manières d'amortir cette vague, c'est de vacciner le plus de gens possible parmi les plus vulnérables".
Daniel Floret (HAS)à franceinfo
Retarder l'injection de la deuxième dose ne remet pas en cause l'efficacité du vaccin affirme le pédiatre, qu'il s'agisse de celui de Pfizer-BioNTech ou de Moderna. Daniel Floret rappelle que la première dose est efficace "sous 12 à 14 jours selon les vaccins, au moment d'administrer la deuxième dose, l'efficacité est de quasiment 90 %." Il est cependant possible que la "durée de protection soit plus courte, c'est pour cela qu'il faut bien faire une deuxième dose, même si elle peut-être différée par rapport à ce qui était initialement prévu", détaille le vice-président de la commission technique des vaccinations à la HAS.
Au sujet de la vaccination des enfants, le pédiatre estime qu'ils pourraient être vaccinés "s'il s'avère, notamment avec les variants, que les enfants sont touchés de façon plus importante qu'ils ne l'ont été jusque là. Par ailleurs, si on veut créer une immunité de groupe, il faudra impliquer les enfants" dans la vaccination, même si le médecin rappelle que les vaccins n'ont pas encore eu d'autorisation d'usage sur les plus jeunes. Daniel Floret précise également que la dangerosité des variants reste encore à prouver : "Pour l'instant, cela n'a pas été confirmé par les autorités scientifiques, notamment l'OMS. Cela mérite d'être observé."
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