Covid-19 : un confinement des personnes non-vaccinées est-il envisageable en France ?

À la frontière entre la France et la Belgique, les habitants de Wattrelos (Nord) surveillent les courbes de contaminations au Covid-19 qui ont tendance à s'envoler ces derniers jours. De son côté, l'Autriche a décidé de confiner, à partir du lundi 15 novembre, les non-vaccinés. Cette mesure peut-elle être appliquée en France ? La question fait débat. "Ça va être compliqué, parce qu'ils vont contrôler dans les rues, à l'entrée des magasins", confie Annick Demanghon, gérante du bar "Le Français". 

Une situation sanitaire différente en France

Dans la rue, les réactions sont les mêmes : la mesure, si elle était appliquée, serait jugée excessive et discriminatoire. "Je connais pas mal d'amis qui ne veulent pas se faire vacciner, ça veut dire qu'on va les enfermer chez eux", déplore un habitant de Wattrelos. Ce point de vue est partagé par certains épidémiologistes, pour qui le pass sanitaire en vigueur en France est déjà l'équivalent d'un confinement des non-vaccinés. "Les personnes non-vaccinées n'ont pas accès à tous les endroits où les contacts sont nombreux et peuvent donner lieu à de la circulation du virus", indique Pascal Crépey, épidémiologiste à l'école des Hautes études en santé publique à Rennes (Ille-et-Vilaine). 

Autre argument : la situation sanitaire est différente de celle de l'Autriche, à commencer par le taux de vaccination. Seulement 65% des Autrichiens sont complètement vaccinés, un des taux les plus bas d'Europe, contre 74% des Français. Pourtant, certains médecins sont favorables à ce confinement sélectif, car actuellement, ce sont les non-vaccinés qui, majoritairement, se retrouvent hospitalisés.