Covid-19 : "Si un grand nombre de gens ne sont pas vaccinés dans les pays en développement, l'épidémie reviendra", prévient Esther Duflo
L'économiste estime que la vaccination est un "enjeu éthique". Sur France Inter, elle affirme que pour venir à bout de la pandémie, il faut accélérer la politique vaccinale dans les pays en développement.
Pour venir à bout de la pandémie de Covid-19, l'économiste Esther Duflo, lauréate du prix Nobel d'économie, estime qu'il faudrait accélérer l'accès à la vaccination dans les pays en développement. "C'est un enjeu qu'on n'a pas suffisamment pris en compte jusqu'à présent et pour l'instant, c'est plutôt des bonnes paroles, a-t-elle réagi lundi 15 février sur France Inter. On espère que ça va être suivi d'effets rapides. C'est d'une part un enjeu éthique, évidemment, que la vaccination soit partagée dans le monde, mais c'est aussi un enjeu de politique vaccinale de la France".
"Si un grand nombre de gens ne sont pas vaccinés dans les pays en développement, l'épidémie reviendra, mutera et comme tout le monde ne sera pas vacciné en France, ça produira encore des catastrophes en France. Donc, même d'un point de vue strictement égoïste, on n'a pas du tout fait assez d'efforts envers les pays en développement", poursuit-elle.
Esther Duflo : "Il faut négocier pour des doses de vaccin à des prix beaucoup plus faibles, et avoir le droit de modifier les formules. Pour l’instant, le vaccin #Moderna ou le #vaccin #Pfizer ne sont pas utilisables dans la plupart des pays pauvres" #le79Inter pic.twitter.com/jXbj3Q1OFb
— France Inter (@franceinter) February 15, 2021
Selon Esther Duflo, pour agir vite, il faudrait "négocier" avec les industries pharmaceutiques "pour des doses à des prix beaucoup plus faibles et aussi pour avoir le droit de modifier leurs formules. On pourrait négocier des licences qui ne soient pas seulement des licences de production, comme l'accord, par exemple, entre l'Inde et AstraZeneca".
"C'est important parce que, par exemple, pour l'instant, le vaccin Moderna ou le vaccin Pfizer ne sont pas vraiment utilisables dans la plupart des pays pauvres puisqu'ils demandent une chaîne du froid pas du tout réaliste dans beaucoup de contextes", ajoute-t-elle.
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