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Covid-19 : qui sont les patients concernés par le Paxlovid, ce médicament sous forme de cachet ?

Autorisé par les autorités sanitaires, le premier comprimé anti-Covid-19 arrive en France en ce début de mois de février 2022. Ce médicament de Pfizer est toutefois réservés aux patients à risques pas suffisamment protégés par le vaccin.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le Paxlovid des laboratoires Pfizer. Photo d'illustration. (FRANK HOERMANN / SVEN SIMON / MAXPPP)

Un simple comprimé à prendre chez soi : la promesse du Paxlovid, premier médicament pour adulte contre le Covid-19 fait rêver, après des mois de restrictions sanitaires, de doses de vaccin et de tests à répétition. La Haute autorité de santé (HAS) a donné vendredi 21 janvier son feu vert à l'utilisation de l'antiviral Paxlovid comme traitement curatif contre le Covid-19. À la suite de l'avis de l'Agence nationale du médicament, la HAS "autorise l'accès précoce au traitement Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) du laboratoire Pfizer pour les adultes atteints de Covid-19 ne nécessitant pas d'oxygénothérapie et à risque élevé d'évolution vers une forme grave de la maladie", précise-t-elle dans un communiqué.

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La pilule Paxlovid de Pfizer est une combinaison d'une nouvelle molécule, PF-07321332, et du ritonavir, un antiviral contre le VIH, qui se prennent sous forme de comprimés séparés. Cette pilule est administrée par voie orale à raison de trois comprimés deux fois par jour pendant cinq jours. Il est recommandé de prendre le traitement dès que possible après le diagnostic positif au Covid-19 et au maximum dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes.

Réservé aux personnes à risque

Ce traitement curatif reste réservé aux personnes à risque de faire une forme grave du coronavirus, peu ou pas protégées par le vaccin (personnes très âgées, immunodéprimées, atteintes de certaines maladies rares...). Sa prescription et son obtention sont ainsi très encadrées. Seuls les médecins peuvent prescrire ce médicament, après consultation. Dès l’apparition des symptômes, il faut donc prendre rendez-vous pour écarter notamment toute contre-indication ou risque d’interaction médicamenteuse, et la liste est assez longue. La HAS relève toutefois que l'antiviral est contre-indiqué chez les personnes avec une insuffisance hépatique sévère ou une insuffisance rénale sévère.

En parallèle évidemment, un test doit être réalisé pour confirmer l'origine de l’infection. Si les conditions sont réunies, le praticien, après avoir enregistré les données sur un site dédié délivre une ordonnance spécifique, dotée d'un QR code. Le patient récupère alors les cachets chez son pharmacien qui, lui aussi, doit procéder à des vérifications avant délivrance.

500 000 doses commandées

Autant de mesures de précaution qui sont liées entre autre au fait que le Paxlovid n’a obtenu qu’une autorisation dérogatoire, précoce et temporaire de la part de la HAS. 500 000 doses ont été commandées mais seulement quelques milliers seront disponibles ces prochains jours, sachant que les médecins estiment que son usage sera de toute façon très limité. 

Efficace contre Omicron, il réduit d'environ 85% le risque d'être hospitalisé ou de décéder de la maladie, selon les études cliniques.

Reste une question : le Paxlovid peut-il, un jour, être prescrit pour tous ? Sur franceinfo, le professeur Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux, affirme que "Le meilleur traitement reste le vaccin, avec rappel, qui protège des hospitalisations à plus de 80%, même vis-à-vis du variant omicron et 90%  pour les passages en soins critiques".

Avant de préciser : "C'est un médicament qu'on ne connaît pas encore bien, il a été testé chez deux, trois mille personnes, peut-être quelques milliers aux Etats-Unis. Autrement dit, si ça tue une fois sur 10 000, on n'a aucune chance de le savoir. Pour l'instant, il faut le donner à ceux qui ont un vrai besoin de ce médicament, chez qui on peut prendre le risque parce que s'ils n'ont pas ce médicament, ils ont de grandes chances de mourir. Dans plusieurs mois, voire années, on aura un nouvel antiviral. (...) On a relativement peu de médicaments. Le médicament le plus efficace, c'est la vaccination."

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