Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : "On a lâché la bride peut-être trop rapidement", estime l'épidémiologiste Yves Buisson de l'Académie nationale de médecine

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé la tenue d'un nouveau Conseil de défense sanitaire dès lundi 12 juillet.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le professeur Yves Buisson, épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine. (France 2)

"On a lâché la bride peut-être trop rapidement", estime sur franceinfo mercredi 7 juillet le Professeur Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine. "Il serait prématuré de parler de quatrième vague mais c'est reparti". Le gouvernement a de nouveau appelé mercredi 7 juillet à une "vaccination massive" contre le Covid-19, qui est "la carte maîtresse" pour faire face au "risque d'une quatrième vague rapide" avec la hausse du variant Delta. A l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé la tenue d'un nouveau Conseil de défense sanitaire dès lundi 12 juillet.

>> Retrouvez toutes les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19

franceinfo : Revit-on l'été dernier avec une reprise de l'épidémie à la clé ?

Yves Buisson : On a lâché la bride peut-être un peu trop rapidement. Les vacances arrivent. On compte sur l'effet saisonnier qui est un facteur favorable, mais présente aussi des facteurs de risque qui sont les déplacements multiples, l'abandon des mesures, le port du masque, etc.

Est-ce qu'il faut vraiment s'inquiéter de cette quatrième vague ?

Parler de quatrième vague serait prématuré. Cela dit, dans les chiffres, on voit que la circulation du virus, après avoir diminué de façon régulière depuis le mois d'avril, est repartie. Donc il ne faut pas se voiler la face. L'épidémie a redémarré. Pour l'instant, cela ne se traduit pas dans le nombre d'hospitalisations et d'entrées en réanimation. Mais cela devrait arriver dans une quinzaine de jours.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran rencontre ce mercredi après-midi les représentants des professionnels de la santé pour évoquer avec eux cette obligation de se vacciner pour les personnels soignants. Y êtes-vous favorable ?

L'académie de médecine s'est prononcée le 8 mars dernier pour demander l'obligation vaccinale pour tous les soignants, les professionnels de santé et ceux qui travaillent auprès de personnes âgées. L'idée a fait son chemin et la décision est quasiment adoptée. Désormais, ce qui nous intéresse le plus c'est de parler d'obligation vaccinale pour toute la population. Nous avons fait un communiqué le 25 mai, pressant les autorités à vacciner le maximum de gens avant ou pendant l'été, de façon à ce qu'on ait une immunité collective suffisante à la rentrée. Parce que la quatrième vague, nous l'aurons certainement si nous n'avons pas d'immunité collective suffisante. Et là, on est mal parti. On a 37 % de la population qui a reçu ces deux injections. Il faudrait dépasser les 80 %.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.