Covid-19 : "Nous déplorons le théâtre donné à ces antivax", déclare la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement de CHU
Le président de l'institution rappelle que la quasi-totalité des personnes hospitalisées pour des formes sévères du Covid-19 n'ont pas été vaccinées.
"Nous déplorons le théâtre donné à ces antivax", déclare le professeur François-René Pruvot, président de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement de CHU (lui-même président de la commission médicale du CHU de Lille) lundi 13 septembre sur franceinfo. Les agressions contre les médecins et les soignants qui participent à la politique de vaccination doivent cesser, expliquent, dans une tribune publiée dans Le Monde, 466 maires de grandes villes, directeurs d’hôpitaux ou professeurs de médecine.
"Ils défendent des thèses absolument inacceptables."
François-René Pruvotà franceinfo
franceinfo : Quelle est la situation ?
François-René Pruvot : En dehors du débordement inadmissible à Marseille et de quelques événements du côté de Toulouse, dans la plupart des CHU il y a eu très peu de menaces de cette nature. Dans des centres de vaccination, il y a eu de temps en temps des gens qui sont venus pousser un petit peu les aides-soignantes, les médecins, les hôtesses d'accueil. C'est assez peu fréquent. Ce que nous déplorons c'est le théâtre donné à ces antivax, que ce soit le samedi après-midi dans les manifestations ou lors d'une série d'interviews. Le risque ne vient pas de ces gens-là qui ne passeront jamais à l'acte, mais de l'illuminé qui prête foi à ces thèses, qui n'analyse pas bien les choses, qui passe à l'acte et qui est absolument imprévisible.
"La réalité, c'est qu'actuellement pratiquement aucun malade hospitalisé n'a été vacciné."
François-René Pruvotà franceinfo
Quel est ce sursaut républicain que vous attendez ?
C'est passé d'abord par l'État. Olivier Véran a pris plusieurs fois la parole pour défendre les soignants, les hospitaliers au sens large du terme. Il faut un peu de fermeté face à certains manifestants. Il faut peut-être aussi que les réseaux sociaux et les médias ferment un tout petit peu leurs portes à ces gens qui défendent des thèses inacceptables. Elles n'ont pas d'assise scientifique. Il y a des gens vaccinés qui ont fait un peu de Covid, mais très peu nécessitaient une hospitalisation.
Les soignants doivent être vaccinés d'ici le 15 septembre s'ils veulent pouvoir continuer à travailler. Au moins 90% sont déjà vaccinés. Comment allez-vous vous organiser ?
Plutôt que de parler en pourcentage, je préfère parler en nombre. Dans l'organisation d'une permanence de soin une ou deux personnes peuvent tout bloquer. Donc, il faut l'anticiper. Dans la plupart des hôpitaux, les directions des ressources humaines ont fait connaître ceux qui étaient vaccinés. Cela est positif et ne trahit aucun secret et cela permet aux chefs de service d'aller voir ceux qui ne le sont pas pour essayer encore de les convaincre dans les jours qui restent. Mercredi, il n'y aura pas de suspension. On va d'abord leur conseiller d'être en vacances. On leur donne le temps. La plupart des gouvernances seront fermes à partir du 16 octobre.
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