Covid-19 : "Le bénéfice du vaccin d'AstraZeneca est toujours bien supérieur aux effets indésirables que l'on peut voir", assure le Professeur Philippe Amouyel
Le professeur de santé publique au CHU de Lille défend l'usage du vaccin d'AstraZeneca dans le cadre de la campagne de vaccination française contre le Covid-19.
"Cette nouvelle est quand même un coup dur encore porté à ce plan de vaccination, en espérant que suivant l'origine de ce problème, on puisse trouver des solutions", a déclaré sur franceinfo samedi 13 mars Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille. Il est revenu sur les retards de livraisons du vaccin d'AstraZeneca, alors que les pharmaciens sont autorisés à vacciner partout en France dès lundi 15 mars.
Le médecin se veut cependant optimiste au sujet du plan de vaccination : "On peut le tenir, car on a maintenant une logistique avec les médecins généralistes, les pharmaciens, qui vont pouvoir mettre en oeuvre suffisamment de vaccination avec au moins 300 000 doses tous les jours pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement", estime Philippe Amouyel. Le gouvernement ambitionne d'avoir vacciné 10 millions de Français à la mi avril.
Le professeur de santé publique est aussi revenu sur la décision de certains pays, comme le Danemark, l'Islande, la Norvège, de suspendre l'utilisation de ce vaccin d'AstraZeneca par précaution en raison de la possibilité de former des caillots sanguins : "Ces thromboses sont survenues pour de l'ordre d'environ 5 ou 7 évènements par million de personnes injectées, ce qui est extrêmement faible et bien en dessous de la probabilité, malheureusement, d'avoir une thrombose dans sa vie quotidienne, même quand on n'est pas vacciné par AstraZeneca. Le bénéfice du vaccin d'AstraZeneca est toujours bien supérieur aux effets indésirables que l'on peut voir", estime Philippe Amouyel.
Un vaccin qui suscite des inquiétudes
Le médecin reconnaît toutefois que ces risques peuvent refroidir la population de recevoir le vaccin d'AstraZeneca : "Certaines personnes posent effectivement des questions. Mais il ne faut pas oublier qu'on a eu un évènement fantastique avec l'apparition de ces vaccins. Le Royaume-Uni a vacciné massivement avec le vaccin d'AstraZeneca et il n'a pas rapporté d'événements de cette nature donc c'est quelque chose qui va dans le sens de la réassurance par rapport à ce vaccin qui est essentiel. Cela nécessite d'être creusé [...] mais je pense que dans les conditions actuelles, on ne peut pas prendre ce risque de ne pas vacciner", insiste Philippe Amouyel.
Le professeur de santé publique explique que pour n'importe quel vaccin, on demande aux patients s'ils sont sous anticoagulants, y compris pour les vaccins anti grippe.
Philippe Amouyel s'est enfin exprimé sur l'efficacité des vaccins à venir, qui vont être de plus en plus performants au fil du temps : "Non seulement on va vite, mais en plus on progresse. On commence déjà à préparer des campagnes de vaccination éventuelles pour des nouveaux variants, détaille le professeur de santé publique. Si on prend, par exemple, quelqu'un qui a déjà eu le Covid : on s'est aperçu qu'avec une seule injection, on a d'excellentes réponses. Donc on adapte en permanence", conclut-il.
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