Covid-19 : un essai lancé en France pour déterminer si les vaccins à ARN messager sont interchangeables
Piloté par l'AP-HP avec le soutien de l'Inserm, l'essai a pour objectif d'évaluer l'efficacité immunitaire lorsque deux doses de différents vaccins à ARN messager sont injectées.
Dans le but de "faciliter la campagne vaccinale", un essai débute en France sur l'interchangeabilité des vaccins à ARN messager contre le Covid-19. Piloté par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avec le soutien de l'Inserm, cet essai a pour objectif de "comparer l'efficacité immunologique du schéma vaccinal standard avec deux doses du même vaccin à ARNm à un schéma combinant deux vaccins ARNm différents", selon un communiqué publié mercredi 2 juin.
Le 9 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait dit envisager une interchangeabilité entre ces vaccins à ARN messager, afin de "simplifier" la campagne de vaccination en France. Il avait expliqué avoir "saisi les scientifiques" de cette question, assurant que, selon les premières remontées, "si l'on fait l'un ou l'autre, c'est la même mécanique".
Des études en cours au Royaume-Uni
Au total, 400 participants, tous âgés de plus de 18 ans, sont attendus pour cet essai randomisé qui a démarré le 28 mai. Ces derniers doivent avoir reçu une première dose d'un des deux vaccins à ARN messager, soit celui des laboratoires Pfizer-BioNTech, soit celui du laboratoire Moderna.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que faute de "données adéquates", elle ne pouvait pas encore faire de recommandation sur un changement de vaccin anti-Covid entre deux doses. Des études sur l'interchangeabilité des vaccins sont déjà menées au Royaume-Uni, à l'université d'Oxford. Le protocole prévoit de tester deux produits : celui d'AstraZeneca (qui n'est pas un vaccin à ARNm) et celui de Pfizer.
Le gouvernement français avait pourtant décidé en mars que les moins de 55 ans vaccinés contre le Covid-19 avec une première dose d'AstraZeneca allaient être désormais vaccinés avec une deuxième dose d'un vaccin à ARN messager. La Haute Autorité de santé venait de suspendre, le 19 mars, le vaccin AstraZeneca pour les moins de 55 ans, en raison de rares cas de thromboses repérés en Europe.
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