Covid-19 : les entreprises ont-elles le droit de proposer une prime à la vaccination à leurs salariés ?
Dans les Côtes-d'Armor, un abattoir a décidé de verser près de 200 euros pour les employés ayant reçus leurs injections. Une première en France qui pourrait être retoquée par la justice.
Les salariés de l'abattoir breton Cooperl l'ont appris lundi 2 août par un simple courrier. Le leader français de la filière porcine promet une prime de 200 euros à ses 7 400 salariés en France. Seule obligation : pouvoir justifier d'une vaccination contre le Covid-19 complète. Une mesure qui divise dans cet abattoir des Côtes-d'Armor. Un ouvrier anonyme "en bas de l'échelle sociale" dénonce "un chantage au porte-monnaie". Le groupe est le premier en France à mettre en place cette politique incitative, alors que les conditions de travail dans les abattoirs ont été jugées favorables à la transmission du virus.
Une prime "contraire à l'égalité de traitement", selon une avocate
"C'est contraire à l'égalité de traitement", explique Maître Delphine Robinet, avocate spécialiste du droit du travail. "Les salariés sont dans la même situation dans l'entreprise, dans les mêmes conditions de travail, la différence c'est qu'il y en a un qui est vacciné et l'autre pas", poursuit-elle. Et d'estimer : "ce n'est pas un critère pertinent qui permet de donner à l'un une prime et pas à l'autre."
L'autre inquiétude réside dans la confidentialité des données médicales auxquelles aurait accès la coopérative. Dans une note adressée aux employeurs, le 30 juin, le ministère du Travail rappelait qu'une entreprise "ne peut imposer à son salarié de l'informer de son statut vaccinal, ni collecter les données de santé du personnel".
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