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Covid-19 : l'Afrique du Sud se sent "punie" pour avoir détecté le variant Omicron

Le gouvernement sud-africain estime n'avoir rien à se reprocher et dénonce sa stigmatisation après l'annonce de la découverte de ce nouveau variant.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une personne est vaccinée contre le Covid-19 à Centurion en Afrique du Sud, le 27 septembre 2021. (MANASH DAS / SIPA USA)

"L'excellence scientifique doit être applaudie et non punie." L'Afrique du Sud, dont les citoyens sont devenus persona non grata partout dans le monde après l'annonce de la découverte d'un nouveau variant inquiétant, se sent "punie" et injustement traitée alors que ce sont ses scientifiques qui l'ont découvert et ont rapidement alerté le monde. 

Le gouvernement sud-africain estime, samedi 27 novembre, n'avoir rien à se reprocher et dénonce sa stigmatisation. "De nouveaux variants ont été détectés dans d'autres pays. Chacun de ces cas n'a aucun lien récent avec l'Afrique australe. Il convient de noter que la réaction à l'égard de ces pays est radicalement différente de celle des cas en Afrique australe", regrette le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Des boucs émissaires"

Il rappelle aussi que l'OMS a "demandé aux dirigeants du monde entier de ne pas réagir de manière impulsive" afin de privilégier une "approche scientifique, fondée sur les risques". Dès vendredi soir, au lendemain de la révélation de ce nouveau variant baptisé "Omicron" par l'OMS, le ministre de la Santé sud-africain dénonçait la réaction pavlovienne et "draconienne" de nombreux pays qui ont immédiatement fermé leurs frontières avant même d'en savoir plus sur sa dangerosité.

"Certains dirigeants cherchent des boucs émissaires pour résoudre un problème qui est mondial."

Joe Phaahla, ministre sud-africain de la Santé

lors d'une conférence de presse

Pretoria redoute l'impact de ces fermetures sur "les familles, le secteur du voyage et du tourisme, les entreprises". Mais les autorités sud-africaines mettent surtout en garde sur le fait que ces décisions risquent de dissuader d'autres pays de signaler la découverte de prochains variants de peur de se retrouver sanctionnés. "On est parfois puni pour avoir été transparent et fait les choses rapidement", a regretté la star de la virologie sud-africaine Tulio de Oliveira qui, avec son équipe de l'institut de recherche Krisp, a détecté ce nouveau variant.

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