Covid-19 : "Il ne se passe rien de spectaculaire" depuis la rentrée scolaire, assure la présidente de la Société française de pédiatrie
Christèle Gras Le Guen se montre en revanche inquiète quant au nombre d'enfants et d'adolescents souffrant d'anxiété et d'angoisse depuis le retour en classe.
"C'est probablement trop tôt pour crier victoire, mais on peut constater que pour l'instant il ne se passe rien de spectaculaire" depuis la rentrée scolaire, en matière d'épidémie, constate la professeure Christèle Gras Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, jeudi 16 septembre sur franceinfo. Après la rentrée, il n'y a pas eu de vague de contaminations au Covid-19, bien que 3 000 classes soient fermées.
franceinfo : La vague de contaminations qui était crainte après la rentrée scolaire n'a pas eu lieu. Peut-on s'en réjouir ou faut-il encore rester prudent ?
Christèle Gras Le Guen : C'est probablement trop tôt pour crier victoire, mais on peut constater que pour l'instant il ne se passe rien de spectaculaire. Des classes sont fermées, certes, mais en proportion du nombre de classes sur toute la France, on reste dans des chiffres qui sont minimes. Pour autant, il y a quand même trop de classes de fermées et donc il faut qu'on puisse travailler à limiter ces fermetures.
"Pour les enfants, les inquiétudes restent de l'ordre de la santé mentale."
Christèle Gras Le Guenà franceinfo
Le variant Delta provoque-t-il des formes graves chez les enfants ?
Des cas d'enfants atteints par le variant Delta ont été observés à la fin de l'été et au début du mois de septembre, pour autant, aucun de ces cas n'a été critique au point d'être admis en réanimation. Les enfants font des bronchiolites ou parfois des fièvres pour les très jeunes. Ils sont hospitalisés en observation pour la plupart et guérissent assez simplement. L'augmentation du nombre de cas n'a pas été très spectaculaire et ne porte pas sur des formes graves. Le Covid, même avec ce variant, ne représente pas une inquiétude sur la santé de l'enfant. Ses effets directs restent tout à fait modérés compte tenu de ce qu'on a pu constater chez l'adulte. Pour les enfants, les inquiétudes restent de l'ordre de la santé mentale. On voit arriver de nouveau dans les urgences des adolescents qui, à la suite de la rentrée des classes, présentent de nouveau des symptômes d'anxiété, d'angoisse, qu'il faut qu'on puisse prendre en compte et accompagner le mieux possible autour de cette rentrée un peu stressante.
La vaccination est-elle bien supportée par les mineurs ?
On est à plus de 65-70% d'enfants de 12 à 17 ans qui ont reçu au moins une première dose et elle a été bien tolérée. Il y a eu quelques cas de réactions post-vaccinales avec des myocardites qui ont déjà été décrites mais qui ont été assez rares en France. Dans l'ensemble, cette vaccination a été très bien supportée. Les doutes sont derrière nous. Autant il y a pu y avoir des interrogations au printemps ou quand les données sur les myocardites ont été disponibles, mais là, avec quelques semaines derrière nous et quelques milliers de doses injectées, on est extrêmement rassurés quant à l'innocuité de ces vaccins sur la santé des enfants.
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