Covid-19 : Greta Thunberg ne se rendra pas à la COP26 si l'inégalité vaccinale entre pays riches et pauvres demeure
Reportée d'un an à cause du coronavirus, la 26e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique doit se dérouler du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Ecosse, pour tenter de répondre à l'urgence climatique.
Greta Thunberg proteste contre les inégalités d'accès aux vaccins contre le Covid-19 entre pays riches et pauvres. La militante suédoise, figure de la lutte contre le changement climatique, a déclaré vendredi 9 avril qu'elle ne comptait pas se rendre à la grande conférence climat COP26 de Glasgow (Ecosse) en novembre "si la situation continue comme aujourd'hui".
La jeune femme, qui a fêté ses 18 ans début janvier, a appelé le gouvernement britannique à repousser de nouveau la COP26, déjà reportée une première fois à cause de la situation sanitaire, si les inégalités vaccinales entre pays ne permettaient pas un accès égal des participants et des militants.
Elle a ainsi appelé les pays riches à partager leurs doses avec les populations à risques dans les pays pauvres "plutôt que de vacciner des jeunes en bonne santé". "Si ce n'est pas possible, je suggère de repousser [la COP26] pour que tout le monde puisse y participer dans les mêmes conditions", a-t-elle dit à l'AFP, confirmant une information de la BBC. "Les inégalités face à la crise climatique sont un sujet si criant que cela ne ferait qu'approfondir cet aspect" si la COP26 était maintenue, a-t-elle plaidé.
Les risques du "nationalisme vaccinal"
La jeune Suédoise n'exclut toutefois pas d'inverser sa décision si l'inégalité vaccinale se réduisait, a-t-elle souligné. "Bien sûr, j'adorerais participer à la COP26, mais seulement si tout le monde est sur un pied d'égalité", a-t-elle dit, faisant écho à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ne cesse d'alerter sur les risques sanitaires posés par les rythmes différents de vaccination entre pays riches et pauvres, et appelant à réduire le "nationalisme vaccinal".
Au moins 708,4 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans le monde, selon un comptage réalisé jeudi par l'AFP à partir de sources officielles. Mais de fortes inégalités subsistent entre pays à revenu élevé, qui concentrent près de la moitié des doses administrées, et pays à faible revenu, où n'ont été administrées que 0,1% des doses.
L'Afrique demeure "en marge", avec seulement "2% des vaccins administrés dans le monde", a déploré jeudi la directrice pour l'Afrique de l'OMS, Matshidiso Moeti. Amnesty International a dénoncé le "quasi-monopole" des pays riches sur les vaccins.
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