Covid-19 : comment fonctionne le vaccin sous forme de patch testé actuellement en Suisse ?
Parmi la centaine de vaccins anti-Covid en cours de développement, celui de la biotech britannique Emergex retient l'attention : il prend la forme d'un patch à coller sur la peau. Il est actuellement testé à Lausanne, en Suisse.
Une pression pendant plusieurs secondes sur la peau. Et c'est terminé. Face à la flambée d'Omicron et face au risque de voir apparaître d'autres variants du Covid-19, un groupe d'experts de l'OMS appelle les fabricants de vaccins à revoir leur composition.
À Lausanne, en Suisse, le Centre universitaire de médecine générale et publique Unisanté teste un vaccin anti-Covid sous forme de patch. Il reprend, à peu de chose près, le principe de la vaccination BCG et ses micro-aiguilles. Moins impressionnant que la seringue, mais pas forcément moins douloureux, souffle Radiana Ferrero, la première volontaire à recevoir le produit : "Ça brûle un tout petit peu plus. Après, c'est tout à fait tolérable".
Mais l'intérêt du vaccin réside moins dans son mode d'administration que dans l'immunité cellulaire qu'il est censé développer, quand les vaccins ARN se concentrent sur les anticorps. Ce vaccin PepGNP-Covid19, conçu en Angleterre par Emergex Vaccines, "mise sur les lymphocytes T, responsables de l’immunité cellulaire, pour éliminer les cellules infectées par le virus et éviter qu’il se réplique", précise le centre chargé de l'expérimentation.
Une immunité de plus longue durée
"Les vaccins ARN messagers génèrent des taux d'anticorps qui sont excellents, avec une très bonne protection contre les maladies sévères. Mais c'est sûr qu'ils sont relativement dépendants des mutations, comme l'Omicron" détaille le professeur Blaise Genton, qui coordonne l'essai clinique. "Donc, l'intérêt d'un vaccin comme celui qu'on a, c'est un cocktail de peptides, qui sont des petits fragments de protéines : les injecter au niveau du derme donnent une meilleure réponse, donc potentiellement peut être une meilleure protection".
Une meilleure immunuté contre les variants et qui durerait plus longtemps, grâce à la production de cellules-mémoire capables de lutter contre une infection pendant plusieurs années : tout cela reste à confirmer bien sûr. S'il s'avère efficace, le vaccin ne sera de toute façon pas disponible avant 2025. Mais, même là, il pourrait encore servir dans la lutte contre le Covid-19. "C'est l'un des intérêts justement : augmenter la panoplie, si vous voulez. Parce que si vous n'avez que deux vaccins qui sont efficaces, comme le Pfizer et Moderna par exemple, on est quand même à la merci de pénuries de composants".
"C'est toujours mieux d'avoir un plus large spectre de possibilités vaccinales."
Blaise Gentonà franceinfo
Le vaccin en patch pourrait en effet aider à réduire l'inégalité vaccinale. Alors que l'ONU estime qu'au rythme actuel des livraisons, l'Afrique ne pourra pas vacciner 70% de sa population avant l'été 2024.
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