Covid-19 à l’école : "Quand on accueille des élèves sans enseignants, ce n’est plus de l’école, c’est de la garderie !"
Caroline Marchand, co-secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93 demande jeudi à ce que soient vaccinés en priorité tous les personnels oeuvrant en milieu scolaire.
"Nous demandons des mesures supplémentaires", déclare jeudi 25 mars sur franceinfo Caroline Marchand, co-secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93 et enseignante en primaire en Seine-Saint-Denis, alors que son syndicat a annoncé qu’il déposerait prochainement un préavis de grève, tandis que l’épidémie de Covid-19 flambe actuellement en milieu scolaire. "On demande que soient vaccinés en priorité tous les personnels qui oeuvrent à l’intérieur des écoles", a ajouté l’enseignante, qui parle d’un "état de fatigue général chez les enseignants."
franceinfo : Vous allez déposer un préavis de grève. Pour quelle raison ?
Caroline Marchand. Nous demandons des mesures supplémentaires. La grève est vraiment la dernière limite. Pour l’instant, les réponses ne sont pas du tout appropriées. Il y a des écoles où il n'y plus d’enseignants, où l’école n'est pas fermée et où les élèves sont accueillis par des remplaçants qui ne connaissent pas les enfants. On demande une vaccination. On demande que soient vaccinés en priorité tous les personnels qui oeuvrent à l'intérieur de ces écoles. Pour l'instant, on nous parle de mi avril, mais c'est complètement inconscient de la part du ministre de ne pas protéger ces personnels. Donc, effectivement, la grève sera peut être le dernier recours pour enfin faire entendre tout ce qu'on demande depuis des mois.
Quelle serait, selon vous, la mesure la plus urgente ?
Il faudrait des décisions effectivement difficiles. Nous ne sommes pas pour une fermeture de toutes les écoles et n’importe comment, mais à un moment donné, il faut savoir prendre ses responsabilités et fermer. Quand on accueille des élèves sans enseignants, mais ce n'est plus de l'école, c'est de la garderie. Oui, on laisse ces écoles ouvertes, mais à quel prix ? Pour nous, il n'y a plus d'enseignement dans certaines écoles. Rien n'a été anticipé par le ministre. Cela fait quand même un an que cela dure. Il y a eu deux mois de vacances. Rien n'est anticipé et c'est vrai qu’il y a une réelle dégradation. On sent vraiment qu'avec le variant anglais, le virus se propage partout, et de manière très importante auprès des familles, des élèves et des enseignants. Il faut arrêter les chaînes de contamination. Les enfants contaminent les familles, les enseignants qui rentrent chez eux contaminent leur famille. À un moment donné, il faut savoir dire stop. Et dans certaines situations, fermer les écoles permettrait de stopper les chaînes de contamination.
J’imagine qu’il y un état de fatigue dans le corps enseignant…
Il y a un état de fatigue générale parce qu’il y a la peur, la peur du virus. Tout le monde est concerné par cela et nous, on nous dit d'aller au front. C’est assez hallucinant que les personnels qui font vivre l'école ne soient pas prioritaires pour accéder à la vaccination. À un moment donné, quand il faut prendre des décisions, il faut prendre ses responsabilités et stopper les chaînes de contamination. Ça peut aussi parfois passer par la fermeture de certaines écoles.
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