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Campagne de vaccination contre le Covid-19 : "Il faut s'attendre à avoir un rappel vaccinal probablement chaque année", selon le professeur Bruno Mégarbane

La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid a débuté lundi : un rappel vaccinal qui permet de "redonner de la mémoire à notre immunité afin de nous défendre contre les formes graves" de la maladie.
Article rédigé par franceinfo
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Un point de rendez-vous pour la vaccination contre le Covid. lllustration. (GUILLAUME BONNAUD / MAXPPP)

"Il faut s'attendre à avoir un rappel vaccinal probablement chaque année", a affirmé lundi 2 octobre sur franceinfo le professeur Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l'hôpital Lariboisière à Paris (AP-HP), alors qu'une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 a débuté lundi. Destinée aux populations les plus à risques, elle devait débuter initialement le 17 octobre. Le virus "s'adapte régulièrement à l'immunité collective à laquelle il doit faire face", explique Bruno Mégarbane. Le rappel vaccinal permet donc de "redonner de la mémoire à notre immunité afin de nous défendre contre les formes graves" de la maladie.

>> Covid-19 : six questions sur la nouvelle campagne de vaccination qui débute le 2 octobre

franceinfo : Quel est le vaccin qui est délivré pour cette nouvelle campagne de vaccination ?

Bruno Mégarbane : C'est une nouvelle mouture du vaccin Pfizer notamment, qui est un vaccin qui est orienté avec un variant qui est très proche des variants omicron qui circulent actuellement. Il permettrait de renforcer l'immunité que l'on a acquise à la suite d'infections antérieures ou de la vaccination de base qui, elle, utilisait un ARN messager correspondant au virus historique qui était venu de Chine, virus qui ne circule plus aujourd'hui parmi les hommes.

Est-ce que ce vaccin va évoluer chaque année comme celui contre la grippe ?

Le SARs-CoV-2 est un virus qui s'adapte régulièrement à l'immunité collective à laquelle il doit faire face, et qui se constitue chez l'homme à la suite des infections successives et d'éventuelles vaccinations. Il doit essayer de modifier sa surface, notamment sa protéine Spike, pour éviter d'être reconnu et neutralisé immédiatement par l'immunité afin de se transmettre et de se reproduire. De fait, il arrive à échapper à la surveillance immunitaire. Il faut donc apprendre au système immunitaire, très régulièrement, à le reconnaître en adaptant le vaccin au dernier sous-variant qui circule. Il faut s'attendre à avoir un rappel vaccinal probablement chaque année, un peu comme la grippe, pour redonner de la mémoire à notre immunité afin de nous défendre contre les formes graves de la maladie.

Est-ce que les vaccins faits en pleine épidémie ne sont plus efficaces ?

Ils sont efficaces pour protéger contre les formes mortelles de la maladie. Lors des premières vagues de Covid-19, on avait une mort d'immortalité extrêmement élevée, avec des formes pneumoniques gravissimes chez des personnes qui avaient très peu de comorbidités. Mais la population était naïve. Et donc la vaccination initiale qui a été entreprise a permis, à une vitesse extrêmement importante, d'acquérir cette immunité collective qui a forcé le SARs-CoV-2 à évoluer vers une forme omicron un peu moins virulente. Et aujourd'hui, c'est un équilibre entre cette immunité humaine et ce virus, les deux essayant évidemment de cohabiter sans trop de dégâts.

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