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AstraZeneca : pour leur deuxième dose, les Français de moins de 55 ans doivent recevoir un autre vaccin, recommande la Haute Autorité de santé

Combiner des doses de vaccins différents ne pose aucun problème, au contraire, selon la HAS : "Cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu'on utilise deux fois le même vaccin."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Illustration d'une dose de vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19. Selon la Haute autorité de santé, ce type de vaccin à ARN messager peut-être administré à une personne ayant reçu une première dose du vaccin AstraZeneca. (ALAIN JOCARD / AFP)

Le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 étant désormais réservé aux plus de 55 ans, "il n'était pas envisageable de faire une deuxième dose du vaccin" chez les personnes de moins de 55 ans, explique sur franceinfo, Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Henri Mondor à Créteil et expert à la Haute Autorité de santé (HAS).

La HAS recommande désormais que les Français âgés de moins de 55 ans, ayant eu AstraZeneca en première dose, reçoivent un vaccin à ARN messager pour leur deuxième injection. Cette règle, jugée "totalement logique" par le ministre de la Santé Olivier Véran, a été officialisée vendredi 9 avril. 

Cette deuxième injection avec un vaccin différent de la première va concerner plus de 500 000 personnes en France, en grande partie des personnels soignants, désignés public prioritaire dès le mois de février pour la vaccination contre le Covid. 

Une deuxième dose de vaccin ARN

"La décision a finalement été relativement simple", assure Jean-Daniel Lelièvre. "On sait qu'une seule dose de vaccin n'est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours contre la Covid-19. Il fallait donc prendre une décision sur le vaccin administré pour la deuxième dose. Il a donc été décidé d'utiliser un vaccin ARN."

Concrètement, une personne de moins de 55 ans vaccinée avec l'AstraZeneca aura un rappel avec un vaccin à ARN messager, soit celui de Pfizer/BioNTech, soit celui de Moderna, a indiqué la HAS.

Le choix de la Haute autorité de Santé intervient après l'avis de l'Agence européenne des médicaments, "qui a considéré qu'il y avait un signal très clair" avec les cas de thrombose "et le vaccin AstraZeneca", précise Jean-Daniel Lelièvre.

Les techniques entre les vaccins ARN et le vaccin AstraZeneca "ne sont pas complètement différentes", souligne l'expert. Ces vaccins "vont conduire à la production de la même protéine, qui est la protéine Spike, contre laquelle on veut diriger la réponse immunitaire pour être protégé contre l'infection par le virus SARS-CoV2".

Des réponses immunitaires "plus importantes"

L'utilisation de deux vaccins différents contre un même virus n'est pas exceptionnelle, affirme Jean-Daniel Lelièvre : "Ce sont des techniques qui ont été très largement utilisées avec d'autres stratégies vaccinale, notamment contre le VIH ou même contre Ebola". "On sait que ça marche très bien. Et cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu'on utilise deux fois le même vaccin."

Il existe également des données disponibles qui sont "très rassurantes et très intéressantes dans les modèles animaux", ajoute Jean-Daniel Lelièvre. Ces données montrent que, "quand on combine ces deux vaccins, notamment le vaccin AstraZeneca avec un vaccin ARN, on a des réponses immunitaires qui sont plus importantes que si on combinait les deux vaccins de manière homologue entre eux".

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